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Ligue féminine de hand: les championnes du monde sont revenues au bercail

A trois mois de l'Euro en France (29 novembre-16 décembre), les championnes sont rentrées au bercail: 15 des 17 médaillées d'or du Mondial-2017 porteront cette saison les couleurs des clubs de la Ligue féminine de handball qui commence mercredi.

Cet été, quatre Bleues ont regagné l'Hexagone: la capitaine Siraba Dembélé (de Rostov à Toulon), Alexandra Lacrabère (du Vardar Skopje à Fleury), Gnonsiane Niombla (de Bucarest à Metz) et Camille Ayglon (de Bucarest à Nantes). Il n'y a plus que la gardienne Amandine Leynaud et la demi-centre Estelle Nzé-Minko qui jouent encore à l'étranger (en Hongrie toutes les deux).

Il n'y a pas eu de plan concerté pour que toutes les joueuses reviennent pour préparer l'Euro. Les motivations diffèrent: Lacrabère a dû faire face à la liquidation du Vardar, Ayglon est revenue à Nantes rejoindre son mari Guillaume Saurina, désormais entraîneur, Dembélé a retrouvé, à 32 ans, la région où elle compte s'établir après sa carrière. Il s'agit plutôt d'une "coïncidence" heureuse, surtout pour le sélectionneur Olivier Krumbholz.

- "Envie de retrouver la maison" -

"C'est plus facile de se préparer parce que le partenariat avec les clubs est plus aisé à mettre en œuvre. Ils vont planifier leur travail pour que leurs joueuses soient bonnes également en équipe de France", dit-il.

Application pratique: les Bleues bénéficieront d'un stage de plus que leurs rivales, en octobre, grâce à l'accord de leurs employeurs qui les libéreront pendant une semaine. "Ce sera peut-être le petit plus qui fera la différence", espère le Messin.

Les joueuses ne cachent pas non plus leur bonheur. "Parler français, déjà, ça fait plaisir!", lance la Paloise. "J'avais envie de retrouver la maison", confirme Dembélé. "On est Français, on est chez nous, proches des gens qu'on aime, dans un cadre de vie confortable", dit Allison Pineau, rentrée en 2016 au club de Brest, avec lequel elle espère bien détrôner cette saison le triple champion sortant Metz.

Ces retours au pays illustrent le développement de la Ligue, lequel est d'abord financier. Depuis la création de la LFH il y a dix ans, le budget moyen des clubs est passé de moins d'1 M EUR à près de 2 M EUR. L'accélération a été spectaculaire depuis deux ans (+15%) sous l'effet notamment de la montée en puissance de Brest, largement au-dessus de tout le monde avec ses 4,9 M EUR, près de deux fois plus que Metz (2,65 M EUR).

- "Des projets plus structurés" -

"C'est à l'image de ce qu'a fait la LNH (la Ligue masculine) il y a quatre ou cinq ans. Les clubs présentent des projets plus structurés, ils ont grandi et se sont stabilisés", souligne Pineau, l'une des joueuses les plus cotées du plateau.

Les stars peuvent espérer toucher jusqu'à plus de 10.000 euros brut par mois (selon les chiffres de la Ligue), mais les disparités sont très grandes. Le salaire moyen n'est lui que de 2880 euros brut par mois.

Pour rentrer en France, certaines ont dû accepter une baisse de revenus, d'autres non. "Si tu vas à Brest non, si tu vas à Fleury oui!", lance Lacrabère.

"Ce ne sont pas les salaires qui nous font revenir. Mais il y a d'autres choses qui nous attirent: la vie tout simplement. Après le handball, il va falloir que je bosse. C'est bien beau d'avoir un gros salaire pendant deux ans mais ça ne fera pas ma vie", explique Dembélé.

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