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Lynché à coups de battes pour avoir demandé à un homme de mettre un masque, Augustin témoigne: "À 2 cm près, c'était la morgue"

Un client d'une laverie à Soisy-sous-Montmorency (France), en région parisienne a porté plainte pour "violence aggravée" lundi après avoir été roué de coups par quatre personnes, dont l'une à qui il avait précédemment demandé de respecter la consigne du port du masque. (Vidéo au bas de l'article)

L'agression a eu lieu dimanche. "Aux alentours de 16 heures 40, je me suis rendu à la laverie pour sécher le linge, accompagné de mes deux garçons de 5 et 7 ans", raconte Augustin, 44 ans, au micro de nos confrères de RTL France. "Je suis rentré, j'avais le masque. J'étais en train de plier le linge. Un monsieur est entré et n'avait pas de masque. Il s'est rapproché de la table où j'étais. Je lui ai dit : 'Monsieur, c'est mieux de mettre le masque, c'est obligatoire'".

La consigne du port du masque, obligatoire dans les endroits clos pour limiter la propagation du coronavirus, est effectivement affichée dans la laverie, a confirmé un membre du conseil syndical de la résidence. Après une altercation verbale houleuse, le jeune homme non masqué est sorti de la laverie puis est revenu sur place accompagné de renforts, selon le plaignant.

S'ils touchaient ma nuque, c'était fini

"Quelques 5 minutes plus tard, je vois simplement 2 personnes qui rentrent. Chacun avait une batte de baseball, poursuit le quadragénaire. J'ai pris des coups de batte au niveau de la tête, des bras, des hanches. J'étais par terre, je saignais abondamment, ils ont continué à me tabasser puis ils sont partis chez eux".

"S'ils touchaient ma nuque c'était fini, à deux centimètres près c'était la morgue. Mais attendez...pour un masque ?" s'indigne-t-il auprès de l'AFP.

Transportée à l'hôpital d'Eaubonne, Augustin souffre d'un traumatisme crânien avec une plaie, de contusions et de douleurs lombaires, selon le rapport médical. "Ça ne va pas du tout, j'ai extrêmement mal à la tête. J'ai l'impression d'avoir une espèce de balle qui bouge dans la boîte crânienne". Ce père de famille qui réside dans le quartier depuis une trentaine d'années a assuré ne pas connaître ses agresseurs. Ses enfants sont choqués : "Ils m'ont trouvé allongé au sol en saignant au niveau de la tête. Le premier n'a pas pu dormir de la nuit et le deuxième était en train de pleurer le soir. Ils ont été très traumatisés".

Les agressions se multiplient

À Bayonne, un chauffeur de bus de 59 ans est décédé sous les coups de voyageurs le 5 juillet, après avoir réclamé le port du masque. Sa mort a suscité un vif émoi et l'indignation du monde politique. Par ailleurs à Orléans, un mineur soupçonné d'avoir frappé un conducteur de bus qui lui avait demandé de porter un masque a été mis en examen mardi dernier. 

Nous vous rapportions également le 16 juin dernier l'agression de François dans un tramway à Bruxelles. Il avait été frappé à la tête pour avoir demandé à des usagers des transports en commun de mettre un masque, comme le veut le règlement.

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