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Macron retourne sur les routes pour déminer les tensions sociales

A Epernay jeudi, au Congrès des maires puis à Amiens la semaine prochaine, Macron retourne au contact des Français au moment où les tensions sociales se multiplient, à quatre mois des municipales.

Ces déplacements coïncident avec plusieurs mobilisations sociales, dont une grande manifestation pour l'hôpital jeudi à Paris. Et ce week-end, les "gilets jaunes" ambitionnent d'être nombreux sur les ronds-points et à Paris pour le premier anniversaire de leur mouvement. Sans oublier le cri d'alarme des étudiants et la perspective d'une grande grève nationale le 5 décembre à la SNCF et à la RATP.

Emmanuel Macron "casse la France" et ses "valeurs", a accusé mardi Marine Le Pen.

Dans ce contexte, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a insisté mercredi sur "la vigilance du gouvernement" face à "un certain nombre de catégories professionnelles qui, à raison, connaissent des difficultés".

"Nous déminons point par point", précise une source gouvernementale, alors que l'exécutif semble redoubler de prudence par rapport aux réformes à venir, à commencer par celle des retraites.

A ces tensions, Emmanuel Macron veut répondre par des faits et des chiffres. Il parlera ainsi, au cours de ses déplacements à Epernay et Amiens, de sujets très concrets: maisons de santé, couverture très haut débit, desserte ferroviaire... L'occasion de faire valoir sa proximité avec les préoccupations des Français et, dans sa ville natale d'Amiens, ses racines locales, en réponse à ceux qui l'accusent de déconnexion, sa "principale faille", selon le chef des députés LR Damien Abad.

Jeudi, après une visite au Mémorial des batailles de la Marne, à Dormans, le chef de l'Etat assistera dans l'après-midi à une séance du conseil municipal d'Epernay.

Il présidera ensuite une réunion de "suivi de la mise en œuvre des réformes et des actions engagées au niveau territorial" en interrogeant le préfet et ses collaborateurs.

"Il s'agit d'une sorte de contrôle continu pour vérifier comment les impulsions données à Paris sont interprétées et mises en oeuvre à mi-mandat", explique l'Elysée.

Le chef de l'Etat, deux ans et demi pile après son entrée en fonction,demandera au préfet des comptes sur les indicateurs de l'action de l'Etat - surnommés les "OVQ" ("objet de la vie quotidienne") - censés donner des mesures chiffrées de l'avancement des réformes.

- Avant les municipales -

Il lui demandera ainsi où en sont les rénovations thermiques des logements, l'ouverture des maisons de santé, le nombre d'apprentis, la scolarisation des enfants handicapés ou les maisons France Services réunissant plusieurs services publics.

Malgré des mesures de sécurité toujours importantes, la CGT a prévu un rassemblement dans le centre d'Epernay à 14H00.

Mardi prochain, dans un même esprit "d'écoute et de dialogue", explique l'Elysée en référence au grand débat, Emmanuel Macron ouvrira le Congrès de l'Association des maires de France (AMF), qu'il avait boudé l'an dernier.

Après deux ans de relations tendues -- il s'était fait huer au Congrès de l'AMF de 2017 --- l'Elysée espère cette fois "un dialogue apaisé", grâce au projet de loi sur le statut des élus locaux et au "grand débat" qui a mis les maires à l'honneur.

Comme l'an dernier, Emmanuel Macron recevra le lendemain soir 1.500 maires à l'Elysée pour un séance de questions-réponses. Avant que le Premier ministre Edouard Philippe ne clôture, le lendemain, le congrès de l'AMF, dernier grand rendez-vous avec les élus locaux avant les municipales de mars.

Cette "grande séquence territoriale" continuera à Amiens, où le chef de l'Etat a prévu deux jours de visite, les 21 et 22 novembre, aux thèmes multiples: un discours sur la jeunesse dont Amiens est la capitale européenne pour 2020, le 800e anniversaire de la cathédrale, l'inauguration de la Citadelle, nouveau pôle universitaire de Picardie, et une rencontre avec les anciens salariés de l'usine Whirlpool, l'un des dossiers sociaux de ces dernières années.

Il devrait également faire des annonces sur le raccordement ferroviaire de la ville ainsi que sur le canal Seine-nord, un projet pharaonique d'autoroute fluviale de plus de 100 km qu'il a promis de concrétiser.

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