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Macron veut aller "plus fort et plus vite" dans la transition écologique

Emmanuel Macron a appelé à "aller plus fort, plus vite et plus loin" dans la transition écologique, en échangeant jeudi avec 400 personnes dans les Alpes de Haute-Provence sur l'environnement, un thème jusqu'à présent peu abordé dans le grand débat.

"Je comprends l'impatience de la jeunesse", a déclaré le chef de l'Etat en répondant à des collégiens qui lui ont exprimé leur inquiétude sur un ton direct dans la salle des fêtes de Gréoux-les-Bains.

"Qu'est-ce que vous entendez par écologie, alors qu'encore aujourd'hui des usines peuvent déverser leurs déchets dans la mer, que les pesticides polluent nos sols et donc notre alimentation, que 20.000 tonnes de déchets électroniques en Europe sont envoyés au Nigeria?", lui a demandé Charlie, du collège de Saint-André des Alpes.

"Quand est-ce que vous allez réagir, puisque vous en avez le pouvoir?", a-t-il ajouté, chaleureusement applaudi par l'assistance composée d'une centaine de jeunes, au milieu de maires, d'agriculteurs et de responsables d'associations de la région du Verdon.

La transition écologique vise à "passer d'un modèle à l'autre", a répondu M. Macron. "Notre défi, c'est de le faire le plus vite possible. Je crois qu'on peut faire plus vite, plus fort, plus loin, en donnant plus de pouvoirs au local et en changeant de méthodes".

"Puisque c'est l'argent qui nous a poussés à négliger l'écologie, pensez-vous qu'on pourra acheter une nouvelle planète avec de l'argent?", lui a aussi demandé Charlie.

Pour le Président, "le modèle du tout argent est terminé". "Mais il faut produire. Il y aura toujours de l'argent, mais l'argent il ne faut ni le détester ni l'adorer, il faut le voir comme un moyen de faire les choses", a assuré celui qui est souvent présenté par ses opposants comme "le président des riches".

Venus de différents collèges, les jeunes avaient reçu comme consigne de poser des questions "uniquement sur l'environnement, pas sur les gilets jaunes ou autre chose", selon Mélanie, de la petite ville d'Oraison.

- "Répression" -

Une trentaine de manifestants, dont des "gilets jaunes" et des syndicalistes, ont tenté dans la matinée de pénétrer dans le périmètre de sécurité autour de la salle des fêtes de Gréoux-les-Bains.

Des "+gilets jaunes+ sont certainement en train de se faire réprimer à l'extérieur de cette salle (...) La répression, on ne peut pas l'ignorer", a dénoncé une jeune agricultrice bio en s'adressant au chef de l'Etat.

Ce dernier lui a répondu en jugeant "inacceptable" d'utiliser le terme de "répression" car "il ne représente pas la réalité".

Organisée une semaine avant la fin du grand débat, cette réunion est la dixième à laquelle participe le chef de l'Etat depuis qu'il a lancé, à la mi-janvier, la grande consultation censée répondre à cette crise sociale inédite.

Il a dressé un bilan positif de ce débat qui a trouvé son "rythme". "Il y a deux mois les milieux autorisés disaient: +ce type est fou, ça ne marchera jamais, ça va capoter, ça va finir en caramel+".

Or, selon lui, "le débat mute de semaine en semaine. Au début, il n'y avait que le RIC (référendum d'initiative citoyenne). Je n'en entends quasiment plus parler" mais les sujets d'environnement et de santé "ont fait leur apparition". Il a précisé que le traitement du "mal français" prendrait des mois, voire des années, à partir de la fin du débat.

Accusé par une partie de l'opposition de délaisser les enjeux environnementaux, Emmanuel Macron a tenu à afficher de nouvelles ambitions cette semaine. Notamment dans sa tribune sur l'Europe, où il a appelé l'Union européenne à créer une "Banque européenne du climat pour financer la transition écologique" afin d'atteindre le "0 carbone en 2050" et une "division par deux des pesticides en 2025".

Après le débat à Gréoux-les-Bains, troisième station thermale de France, Emmanuel Macron a déambulé, à la rencontre des habitants, dans le village pittoresque de Sainte-Croix, sur les bords du lac du Verdon, l'un des sites les plus touristiques de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA).

Après cette étape, il lui reste à rencontrer les élus de quatre régions dans le cadre du grand débat. Il devrait se rendre en Corse, puis en Bretagne début avril et dans les Pays de la Loire, tandis qu'il recevra à l'Elysée les élus des Hauts-de-France, une région qu'il avait visitée en novembre pour le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

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