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Maître Sarkozy va succéder au président Sarkozy

Le président Sarkozy va tirer sa révérence et Maître Sarkozy lui succéder: le chef de l'Etat sortant, qui transmettra ses pouvoirs le 15 mai à François Hollande, devrait rapidement redevenir avocat, avec le désir apparent de mettre un terme à sa vie politique.

Toujours propriétaire de parts dans le cabinet d'affaires de son associé,  Arnaud Claude, M. Sarkozy devrait rapidement se réinscrire au barreau de Paris, selon Franck Louvrier, son conseiller en communication et l'un de ses plus anciens collaborateurs. Nicolas Sarkozy était devenu avocat après des études de droit, il y a plus de trente ans, mais avait dû "s'omettre" du barreau en devenant ministre, les fonctions de membre du gouvernement, tout comme celle de président de la République, étant incompatibles avec le métier d'avocat.

Clair et ambigu

Auparavant, il ira "se reposer en famille", selon M. Louvrier, probablement au Cap Nègre dans la propriété familiale de son épouse Carla Bruni-Sarkozy. Comme tous les autres anciens présidents, il devrait aussi pouvoir siéger au Conseil constitutionnel, sauf si le président Hollande supprimait cette tradition, comme il l'a évoqué pendant sa campagne.
 
Ces projets semblent sonner le glas d'une carrière politique très dense, M. Sarkozy ayant été successivement maire, député, ministre puis président. Sur ce sujet, Nicolas Sarkozy a été à la fois clair et ambigu. Clair quand, dimanche soir à l'Elysée, il affirme à ses proches qu'il ne serait "plus jamais candidat aux mêmes fonctions", selon la formule rapportée par l'un d'entre eux. A plusieurs reprises, il avait dit à la presse qu'il abandonnerait la politique en cas d'échec. "Vous n'entendrez plus jamais parler de moi", avait-il même assuré à des journalistes, à Cayenne, en janvier. Mais ambigu aussi lorsqu'il s'adresse une heure plus tard aux Français, lors d'une intervention télévisée, à la Mutualité. "Après 35 ans de mandats politiques" et "après cinq ans à la tête de l'Etat, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent", affirme-t-il alors. "Je m'apprête à redevenir un Français parmi les Français (...) ma place ne pourra plus être la même", poursuit-il, ajoutant: "Une autre époque s'ouvre. Dans cette nouvelle époque, je resterai l'un des vôtres". Une déclaration floue qui a alimenté le doute sur ses intentions. Fin de partie ou non? Ses partisans se perdent en conjectures.

"Pas la catastrophe annoncée"

Après tout, disent certains, la défaite est honorable, "ce n'est pas la catastrophe annoncée par les sondages", remarque un proche qui observe qu'il aurait fallu "500.000 voix, sur 45 millions d'électeurs, pour faire pencher la balance de l'autre côté".
 
En fait, la disparition du "jamais" de la première version de l'allocution de la Mutualité, écrite de conserve par Nicolas Sarkozy et Henri Guaino, son conseiller spécial, est intervenue dimanche entre 18H et 19H, sur recommandation expresse de Patrick Buisson, l'influent conseiller officieux qui a poussé M. Sarkozy à faire une campagne "droitière", et Alain Juppé, aux influences plus "centrées". Ces deux-là ne sont généralement pas tout à fait sur la même longueur d'onde mais "c'est précisément leur identité de vue qui a impressionné Nicolas Sarkozy", rapporte un proche à l'AFP, confirmant ainsi des informations à paraître dans Le Canard Enchaîné mercredi.

"Ne pas injurier l'avenir"

"Dans le texte de Guaino, Sarkozy disait explicitement qu'il ne reviendrait jamais en politique", rapporte une autre source, mais le texte a été retoqué par Buisson et Juppé.
 
La vie étant pleine d'imprévus, surtout la vie politique, ces derniers lui ont donc conseillé de "ne pas injurier l'avenir".

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