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Malaisie en corruption: l'ex-Premier ministre Najib à nouveau inculpé

L'ex-Premier ministre malaisien, Najib Razak, a été inculpé mercredi de détournements de fonds dans le cadre d'un énorme scandale financier aux ramifications internationales, où il a déjà été mis en cause pour abus de confiance après sa chute aux élections en mai.

Arrivé devant un tribunal à Kuala Lumpur, visiblement éprouvé à la suite d'un interrogatoire, M. Najib s'est vu signifier trois chefs d'inculpation pour des détournements présumés de 42 millions de ringgit (8,9 millions d'euros). Il a plaidé non coupable pour ces délits lui faisant encourir chacun jusqu'à 15 ans de prison.

Les nouvelles inculpations viennent s'ajouter à celles d'abus de confiance qui lui avaient été signifiées en juillet, trois autres délits pour lesquels il risque jusqu'à 20 ans de prison chacun.

Tous les chefs d'inculpation sont liés à l'affaire 1MDB, le fonds souverain créé par M. Najib à son arrivée au pouvoir en 2009 et aujourd'hui endetté à hauteur de 10 milliards d'euros. Ce scandale de détournements qui secoue la Malaisie depuis plusieurs années a largement contribué à la défaite cinglante aux législatives en mai de l'ancienne coalition au pouvoir depuis 61 ans et dirigée par M. Najib.

L'ex-Premier ministre, âgé de 65 ans, soupçonné d'avoir détourné environ l'équivalent de 640 millions d'euros, a toujours nié toute malversation. L'affaire 1MDB fait l'objet d'enquêtes dans plusieurs pays, notamment à Singapour, en Suisse et aux Etats-Unis.

Le tribunal a signifié les nouveaux chefs d'inculpation à M. Najib dans une salle d'audience comble. Au juge qui lui demandait s'il les comprenait, l'ex-Premier ministre a répondu "je comprends".

L'affaire a été transférée à une autre juridiction et un procès aura lieu ultérieurement.

Du temps où il était au pouvoir, M. Najib s'était attaqué à tout ce qui touchait à 1MDB, faisant clôturer des enquêtes sur le scandale, écartant des voix critiques du gouvernement à l'égard de l'affaire, muselant les médias et procédant à des interpellations de personnes évoquant le scandale.

Le nouveau gouvernement issu des législatives, dirigé par le Premier ministre Mahathir Mohamad, 93 ans, avait annoncé qu'il souhaitait récupérer les fonds détournés de la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB), créée pour moderniser le pays.

Des perquisitions visant M. Najib ont abouti à la saisie en juin d'une immense collection de quelque 12.000 bijoux, dont 1.400 colliers et 2.200 bagues notamment. Les saisies comprenaient aussi 423 montres évaluées à 78 millions de ringgits (17 millions d'euros) et 234 paires de lunettes.

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