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Dries Van Langenhove, député Vlaams Belang, aperçu à Paris lors d'une manifestation d'extrême droite

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi après-midi à Paris pour protester contre l'éventuelle dissolution du mouvement français d'extrême droite Génération identitaire. Parmi les manifestants, figurait le député belge, Dries Van Langenhove (Vlaams Belang), fondateur de l'association de jeunes d'extrême droite Schild & Vrienden.

Dries Van Langenhove a fait le voyage jusqu'à Paris alors que les voyages non essentiels vers l'étranger sont interdits pour les personnes ayant leur résidence principale en Belgique. Selon le député Vlaams Belang, interrogé par l'agence Belga, se rendre à Paris était un déplacement essentiel. "J'ai, en tant que député, une série de devoirs à remplir", se justifie Dries Van Langenhove, qui précise qu'il se mettra en quarantaine s'il devait présenter des symptômes. Pour rappel, la quarantaine est obligatoire même sans la présence de symptômes. Van Langenhove est visible sur des photos de la manifestation à Paris, aux côtés d'autres manifestants, avec un pull portant le logo de l'organisation "Schild & Vrienden".

Notre rédaction a contacté la minsitre de l'Intérieur qui explique qui ne peut pas s'agir d'un voyage essentiel. Elle rappelle que la loi s'applique à tout le monde et qu'un député doit donner le bon exemple. Le règlement de la Chambre est d’ailleurs très clair: aucun déplacement international n’est autorisé professionnellement. Et à titre privé, une autorisation doit être demandée, ce qui n’a pas été fait.

Défendu par le président du Vlaams Belang

Le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, a défendu le déplacement du député Dries Van Langenhove à Paris. "Défendre la liberté d'expression est toujours essentiel", répond-il à la critique selon laquelle le voyage de son comparse de parti contredirait l'interdiction des voyages non essentiels. Van Grieken a déclaré à la VRT qu'il avait été informé avant le voyage par Dries Van Langenhove, le chef de Schild & Vrienden élu sur une liste du Vlaams Belang. "Je n'ai aucun problème avec cela. Notre liberté d'expression est sous pression. Nous ne sommes plus autorisés à nous réunir comme nous le voulons. Nous sommes à peine autorisés à partager quoi que ce soit sur les réseaux sociaux. Cela me semble essentiel".

Sur Twitter, Tom Van Grieken dénonce l'attitude des médias. Selon lui, ils réagissent à peine quand quelqu'un franchit la frontière pour aller chez le coiffeur ou dans un commerce mais se cabrent quand on passe la frontière pour défendre la liberté d'expression. "La censure est à la hausse, mais le quatrième pouvoir est endormi", écrit-il.

Le parquet ouvre une enquête

Le parquet de Hal-Vilvorde a annoncé dimanche l'ouverture d'une enquête au lendemain de la participation du député Dries Van Langenhove à une manifestation à Paris.

"Pas un déplacement essentiel" d'après la ministre

La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) a estimé dimanche que la participation à une manifestation à l'étranger n'est pas à proprement parler un motif "essentiel" qui justifierait de voyager malgré l'interdiction des déplacements de loisirs. En tant qu'élu, le jeune homme a d'ailleurs une fonction d'exemple, a réagi la ministre via sa porte-parole.

Dissolution en cours

Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2.800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé par les spécialistes à 800 tout au plus. Sa dissolution a été évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est dit "scandalisé" par une opération anti-migrants du groupuscule d'extrême droite dans les Pyrénées. Le 13 février, M. Darmanin a annoncé avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l'organisation pour faire valoir ses arguments.

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