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Meurtre d'Elodie Kulik: le procès de Willy Bardon devant les assises de la Somme

Le procès de Willy Bardon, poursuivi pour le viol et le meurtre d'Elodie Kulik en 2002, s'est ouvert jeudi devant la Cour d'assises d'Amiens.

En chemise et pantalon noir, l'accusé, qui comparaît libre et sous contrôle judiciaire, a pris la parole pour décliner des éléments de son identité, en présence de ses avocats, notamment Stéphane Daquo et Marc Bailly.

La première journée d'audience, ainsi que celle de vendredi, sont consacrées à l'étude de la personnalité de M. Bardon.

Jacky Kulik, père de la victime et partie civile, s'est présenté au tribunal accompagné de proches, qui portaient un large cadre présentant une photo de la victime.

"J’ai surtout craint de ne pas arriver à aujourd’hui, de mourir avant de savoir", a-t-il affirmé auprès de l'AFP. "Je vais me sentir libéré d’ici quelques jours, quand le verdict sera prononcé, parce que j’espère que les jurés condamneront Willy Bardon à une très, très forte peine".

Désormais âgé de 45 ans, Willy Bardon est poursuivi pour viol, enlèvement, séquestration et homicide volontaire, et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

"En plus des qualifications d'aujourd’hui, il y a une qualification qui a été oubliée, c’est vol de liberté, parce qu’après tout il a volé 17 ans de notre liberté", a estimé M. Kulik.

"Notre client est pressé de venir dire et faire entendre son innocence dans ce dossier", a affirmé de son côté l'un des avocats de Willy Bardon, Stéphane Daquo.

"Pour les preuves, scientifiquement en tout cas, il n’y en a pas, on est plus sur du qu’en-dira-t-on qu’autre chose", a-t-il ajouté. "L’image que je vais donner aux jurés, c’est que la justice a un bandeau (sur les yeux, ndlr), ça veut dire qu’il ne faut pas être influencé par tout ce qui se dit à l’extérieur".

"De très nombreux magistrats à l’instruction, à la cour d’appel et jusqu’à la Cour de cassation ont décidé que les charges étaient suffisantes pour envoyer Willy Bardon devant une cour d’assises, il a bien fallu qu’ils se fondent sur des éléments qui nous apparaissent, nous, très sérieux", a au contraire estimé Didier Seban, avocat de Jacky Kulik et de son fils Fabien.

En janvier 2002, le corps de l'Elodie Kulik, alors âgée de 24 ans, avait été retrouvé dénudé et partiellement calciné à Tertry, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Quentin. Cette directrice d'une agence bancaire avait été violée puis étranglée, alors qu'elle rentrait chez elle. Sa voiture avait été découverte à six kilomètres de là, accidentée en bordure d'une route départementale.

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