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Mondiaux de judo: Gahié sur les traces d'Agbegnenou, pluie de médailles bleues

Comme sa "grande soeur" Clarisse Agbegnenou la veille, la jeune Marie-Eve Gahié (-70 kg) s'est parée d'or, une première pour elle, aux Championnats du monde de judo, jeudi à Tokyo, à un an des JO-2020 dans la capitale japonaise. Margaux Pinot et Axel Clerget ont eux récolté du bronze.

Si bien que le compteur de médailles de l'équipe de France grimpe désormais à quatre, dont deux en or, au lendemain du quatrième sacre historique d'Agbegnenou (-63 kg). Ce qui permet aux Bleus de se replacer au deuxième rang du classement des nations, derrière l'inévitable Japon, à deux jours de la fin des épreuves individuelles.

A 22 ans, Gahié poursuit avec aplomb sa rapide et régulière progression au plus haut niveau : médaillée de bronze européenne en 2017, puis médaillée d'argent mondiale en 2018, la voilà déjà sur la plus haute marche après avoir étalé ses progrès au sol tout au long de la journée.

"Clarisse m'a passé le relais. C'est un modèle pour moi, même si on est très différentes, dans sa détermination, dans la manière dont elle combat. Et dans la vie, c'est comme une grande soeur", confie-t-elle au micro de la chaîne l'Equipe.

- Gahié répond à Pinot -

Son adversaire en finale, la Portugaise Barbara Timo, ne lui a résisté que 48 secondes. Au total, elle a expédié quatre de ses cinq combats par ippon en moins d'1 min 40 sec.

"L'année dernière, je pleurais, j'y ai repensé, aujourd'hui, je rigole. Je voulais rigoler, je voulais sourire, raconte Gahié. Ce n'était pas une vengeance, mais il fallait que je le fasse, parce que je pensais que je pouvais le faire."

"C'est un pas sur la route vers Tokyo-2020, il fallait marquer les esprits, j'espère revenir dans un an et faire pareil", projette la N.2 mondiale de la catégorie.

Dans la course à l'unique sésame olympique en jeu, qui s'annonce extrêmement disputée, son couronnement est aussi une réponse ferme à Margaux Pinot, sacrée championne d'Europe il y a deux mois, quand elle-même avait alors échoué au pied du podium, battue successivement en demi-finales, puis en combat pour une troisième place.

Sur les tapis du Nippon Budokan, l'illustre salle octogonale nichée en plein coeur de Tokyo qui accueillera les épreuves olympiques de judo l'été prochain, c'est cette fois Pinot qui a plié aux portes de la finale (contre Timo), avant de se ressaisir pour obtenir du bronze (ippon contre Bernholm). "On va se battre jusqu'au bout", prévient Gahié.

- Clerget confirme -

En décrochant sa première médaille mondiale, à 25 ans, Pinot confirme cependant sa belle adaptation à sa nouvelle catégorie, elle qui est montée des -63 kg aux -70 kg l'année dernière. "C'est un accomplissement, ça représente beaucoup pour moi", décrit-elle.

Gahié, elle, devient la 19e judoka française de l'histoire sacrée championne du monde.

Comme en 2018, Clerget (32 ans) incarne lui la première embellie pour le judo masculin tricolore, privé de son assurance tous risques Teddy Riner, pleinement focalisé sur la prochaine échéance olympique.

Premier Bleu de la semaine à rallier les quarts de finale - où il n'a cédé que face au futur champion du monde, le Néerlandais Noel Van't End par waza-ari - il s'est finalement de nouveau offert du bronze, comme il y a un an, en s'extirpant des repêchages (contre Mehdiyev), puis en venant à bout du Suédois Marcus Nyman par ippon.

"Il confirme son rang, il confirme qu'il a beaucoup progressé et qu'il a maintenant le potentiel pour être dans les meilleurs mondiaux, ça donne des idées" dans la perspective des JO, souligne le directeur des équipes de France Stéphane Traineau.

"Je fais du judo pour les émotions: tu perds (en quarts), c'est super dur, tu te relèves et tu vas chercher une médaille, c'est du bonheur!", sourit Clerget, tombeur en début de journée du champion du monde sortant, l'Espagnol Nikoloz Sherazadishvili. "Vivre des émotions comme ça, qu'est-ce que c'est bon!"

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