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Mort de Steve: fait rare, les juges d’instruction nantais demandent à être dessaisis de l’affaire

Les deux juges d'instruction chargés de l'enquête pour "homicide involontaire" après la découverte lundi du corps de Steve Maia Caniço à Nantes ont demandé à ce que la procédure soit dépaysée, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.

"La poursuite des investigations va nécessiter de rechercher toutes les responsabilités dans la mort du jeune homme et donc potentiellement, celles de partenaires institutionnels habituels du tribunal de grande instance de Nantes", explique le procureur général près la cour d'appel de Rennes. "Le dépaysement du dossier vise à garantir la sérénité de l'information judiciaire et l'impartialité objective de la juridiction saisie", ajoute Jean-François Thony.

Les juges d'instruction ont adressé dès mardi, le jour même de l'ouverture de l'information judiciaire contre X du chef d'homicide involontaire, une demande en dépaysement du dossier, précise le magistrat. Le procureur de la République à Nantes a ensuite transmis cette demande au procureur général de Rennes, qui a décidé de saisir la Cour de cassation d'une requête en dépaysement. La requête, qui a été transmise jeudi à la Cour de cassation, ne sera pas examinée par la chambre criminelle avant la mi-septembre, a expliqué une source judiciaire, qui a confirmé des informations de Libération.


Un fait rare

Cette demande de dépaysement doit être signifiée aux différentes parties, qui ont un mois pour formuler leurs observations. Une telle requête, intervenant aussi tôt dans l'enquête, est rare. Mais la disparition du jeune homme de 24 ans a suscité une vive émotion et des critiques sur l'intervention des forces de l'ordre dans la nuit du 21 au 22 juin, là où avait lieu le concert de la fête de la musique. L'avocate de la famille de Steve Maia Caniço, Me Cécile de Oliveira, a salué la demande de dépaysement des juges d'instruction. "Il faut qu'il y ait une distance pour travailler dans ce dossier, avec les services d'enquêteurs", a déclaré l'avocate à l'AFP. "C'est difficile (pour les juges d'instruction) car ce sont les personnes avec qui ils travaillent au quotidien", a déclaré Me de Oliveira.

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