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Mort lors d'un "bahutage" à Saint-Cyr: le procès renvoyé au 9 décembre

Le procès de sept militaires, jugés pour avoir involontairement causé la mort d'un élève officier en 2012 lors d'une soirée d'intégration à la prestigieuse école de Saint-Cyr à Coëtquidan (Morbihan), a été renvoyé au 9 décembre.

Ce renvoi est dû à la liquidation judiciaire du cabinet devant assurer la défense de la famille de la victime, parties civiles, tandis que le nouvel avocat n'a été saisi que la semaine dernière.

"J'ai été saisi du dossier jeudi, la famille m'a téléphoné au pied levé, effondrée", a déclaré Me Jean-Guillaume Le Mintier. Avec les "débats âpres" qui s'annoncent et des questions autour "du droit pénal et du droit militaire", "je ne peux pas intervenir raisonnablement" dans ce dossier, a ajouté le nouveau conseil de la famille.

Le parquet "a adhéré" à cette demande de renvoi, évoquant "la tristesse" de la famille de la victime, la mère et deux frères, "qui se sont retrouvés sans conseil alors qu'ils fondent de grands espoirs dans ce procès", a expliqué à l'audience le procureur Jean-Pierre Ollivaux.

Plusieurs avocats des militaires, qui pour la plupart n'avaient pas fait le déplacement, ont eux aussi estimé légitime cette demande de renvoi.

Le procès devrait durer cinq jours du 9 au 13 décembre au tribunal correctionnel de Rennes, compétent en matière militaire.

En octobre 2012, le sous-lieutenant Jallal Hami, âgé de 24 ans, né en Algérie et naturalisé français, déjà diplômé de Sciences-Po, participe à une soirée de "bahutage" - qui vise à transmettre "des traditions de l'école" dans l'argot saint-cyrien - dans ce prestigieux établissement qui forme les officiers de l'armée française.

Ayant pour thème le débarquement des Alliés en Provence de 1944, les derniers incorporés devaient franchir un étang à la nage, de nuit, sur une cinquantaine de mètres, avec casques et rangers, dans une eau à 9°C. Le jeune homme, sportif aguerri mais nageur médiocre, était finalement retrouvé mort noyé près de la berge.

Dans son réquisitoire en janvier 2018, le parquet de Rennes avait pointé les "piètres dispositions" de sécurité alors que la nage commando "est interdite de nuit", évoquant "l'aveuglement" et "l'attitude frisant l'arrogance" des élèves-officiers organisateurs de la soirée. La hiérarchie, elle, est blâmée pour "son manque flagrant de contrôle d'une séance objectivement accidentogène".

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