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MotoGP: Johann Zarco a dit au revoir à la tristesse

"Ce n'est pas normal que je sois triste" quand je cours en moto, confie Johann Zarco pour expliquer sa décision de quitter l'écurie KTM de MotoGP dès la première année d'un contrat de deux ans et sans avenir assuré.

Arrivé au sein de l'écurie autrichienne plein d'espoirs en début d'année, le Français a préféré mettre fin à l'expérience six mois plus tard après avoir collectionné chutes et résultats décevants.

"Je me suis dit que tout le temps tirer la gueule, ce n'est pas cela que je veux. Courir en moto c'est génial et ce n'est pas normal que je sois triste. A la fois la tristesse et ne plus en dormir la nuit, pour moi c'était assez pour me dire ça suffit", affirme-t-il lors d'un entretien accordé à l'AFP en marge du Grand Prix de Saint-Marin.

A 29 ans, le double champion du monde Moto2 (2015 et 2016), deux fois 6e du championnat MotoGP en 2017 et 2018 sur Yamaha, ne pointe qu'à la 18e place après 12 épreuves.

En décidant de quitter KTM à la fin de l'année, "j'ai dénoué un gros noeud dans l'estomac", ajoute le Cannois. Paradoxalement "cela pourrait m'aider à mieux terminer la saison", alors qu'il reste 7 épreuves à courir.

Pour la suite, Zarco n'a pour l'instant rien de concret mais cela ne l'inquiète pas.

"Je discute avec pas mal de personnes" sur différentes options, y compris un retour vers le Moto2 où les engins sont désormais plus puissants avec le moteur Triumph qui a remplacé le Honda.

- "dos au mur" -

"Il faut savoir prendre du recul et se demander qu'est ce que c'est la vie. Je vis pour la moto mais on cherche aussi à avoir de la joie et à être heureux et lorsqu'on a plus cela c'est le signe qu'il ne faut pas continuer dans ce sens là. Mais c'est un gros défi", reconnait-il, avouant se retrouver "dos au mur" et renvoyant à octobre pour toute annonce.

Tout juste trentenaire, il ne fait plus partie des jeunes pilotes du paddock même si le légendaire Valentino Rossi, septuple champion du monde en MotoGP en a dix de plus que lui. L'autre Français en MotoGP, Fabio Quartararo, a 20 ans et réalise à son tour poles et podiums.

Mais Johann Zarco rappelle que Fabio aussi a connu des hauts et des bas dans sa carrière: "dès 15 ans il a tout explosé, à 16-17 ans il n'a plus rien fait, ensuite à 18/19 il a repris du niveau et à 20/21 cela explose de folie".

"Mais on n'a pas le même type de parcours. Il a été rapide beaucoup plus vite que moi. C'est bien que tout se passe bien pour lui car cela me fait plaisir et rien que pour la France, c'est bon", se félicite-t-il.

La dernière victoire d'un pilote tricolore en Grand Prix moto remonte à 1999 et si la France compte cette année deux pilotes en MotoGP, il n'y en a aucun en Moto2 ou Moto3, les catégories de promotion.

Mais cela n'inquiète pas Johann Zarco: "Il y a déjà deux top-pilotes (français) en MotoGP et cela va motiver plus de jeunes. Mais c'est sûr qu'il faut des structures pour les encadrer, surtout en Moto3".

Il met toutefois en garde contre mettre la pression trop tôt. "Si un jeune n'est pas bon en Moto3 à 15 ou 16 ans, il ne faut pas considérer qu'il est mort, il peut performer à 18/20 ans".

Il ne faut pas se dire que "si à 20 ans tu n'es pas là en MotoGP, tu as raté ta carrière. Les 20 ans en MotoGP qui performent, cela reste l'exception".

"Il faut des gens comme moi pour prouver le contraire et l'expliquer", lance-t-il comme un défi.

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