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Les cabarets parisiens de retour dans la lumière

Les strass s'apprêtent à nouveau à briller de mille feux, les plumes des "oiseaux de paradis" ont été regonflées une à une à la vapeur, les grands-écarts du French cancan sont à nouveau maîtrisés après trois mois de répétitions intensives pour dérouiller les articulations.

Fermés depuis un an et demi en raison de la pandémie, le Moulin Rouge et Le Lido, emblèmes des folles nuits parisiennes depuis 1889, rouvrent enfin. Le Lido se donne encore quelques jours "pour remettre la machine en route" : le cabaret à plumes des Champs-Elysées rouvrira le 16 septembre, deux jours avant son 75e anniversaire fêté avec une rétrospective de tableaux emblématiques de ses grands ballets passés.

Pour leur part, Le Paradis Latin, haut-lieu de la rive gauche, et Michou, l'emblématique cabaret transformiste de Montmartre qui a perdu son fondateur en janvier 2020, ont rouvert leurs portes dès le 3 septembre.

Le Crazy Horse, temple du nu chic qui fête lui ses 70 ans, rouvrira fin septembre, le temps de finaliser "un nouveau tableau surprise", selon son dirigeant, Philippe Lhomme.

A l'arrêt forcé depuis le 12 mars 2020, la troupe du Moulin Rouge (80 artistes de 14 nationalités) retrouvera la scène vendredi, après deux dernières répétitions en costumes mercredi et jeudi à guichets fermés.

- "On piaffe d'impatience"-

Si les conditions sanitaires ont permis d'abandonner les jauges, les tables ont été espacées, "pour plus de confort et pour rassurer aussi les clients", souligne Le Moulin Rouge.

Dans tous les cabarets, le pass sanitaire sera exigé à l'entrée. Le masque ne sera obligatoire que pendant les déplacements, mais pas une fois les spectateurs installés à table. Le personnel en salle comme les techniciens en coulisses, seront masqués, mais pas les artistes.

"On est tous très contents et excités. On piaffe d'impatience dans les loges ! Maintenant, on a une date précise. Tout est réel ! On a retrouvé nos marques facilement, comme si le corps était un robot parfois", confie à l'AFP Mathilde Tutiaux, 32 ans, l'une des 14 danseuses de French cancan, le numéro star du Moulin qui mobilise aussi 8 danseurs.

"Dès le 10 septembre, nous proposerons deux spectacles par soir, du jeudi au dimanche dans un premier temps, puis également le mercredi dès le mois d'octobre", souligne la direction du Moulin Rouge qui ne rouvrira toute la semaine que d'ici les fêtes de fin d'année. La formule dîner-spectacle ne sera proposée qu'à partir de la fin octobre.

Le Lido et le Paradis Latin, eux-aussi, ont choisi une réouverture progressive, de 3 à 5 soirs par semaine. "Les réservations nous donnent pour le moment une visibilité de quinze jours, au lieu de deux mois d'habitude. Le plus souvent, ce sont des réservations à la dernière minute", indique la direction du Paradis Latin, un phénomène observé aussi par les théâtres parisiens.

- "Pas à plein régime" -

Avec à l'affiche "L'Oiseau paradis", spectacle de Kamel Ouali, le cabaret a choisi de n'accueillir que 450 convives contre 600 habituellement. Au Lido qui emploie 250 collaborateurs dont 60 artistes, "la tendance des réservations est bonne, mais pas à plein régime".

Depuis le 3 septembre, les "Michettes", les artistes transformistes de chez Michou, ont rallumé les poursuites sur de nouveaux personnages hauts en couleur imitant notamment Johnny Hallyday et la chanteuse Hoshi.

"Retrouver les planches, c'est magnifique parce que tout notre public nous attend. Dès qu'on nous a dit +vous pouvez y aller, c'est la rentrée+, on a mis notre énergie à fond, tout le monde est parti et tout le monde avait déjà ses idées dans la tête", confie "Marie-Pierre", à la direction artistique.

"On a beaucoup d’habitués qui voulaient revenir", ajoute Catherine Jacquart, la nièce de Michou qui gère désormais le plus petit cabaret de Paris.

"On a aussi des nouveaux clients qui ont entendu parler de nous grâce à nos spectacles en streaming pendant les confinements, ce qui nous a permis de développer un peu notre clientèle".

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