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Nouveau bac: à quelques jours des épreuves, les élèves de Première ne sont "pas prêts"

"Tout est vraiment flou": devant deux lycées parisiens, les élèves de Première s'inquiètent car ils ne se sentent "pas assez préparés", à quelques jours des premières épreuves de contrôle continu du nouveau baccalauréat.

"Les mots qui reviennent toujours quand on parle de bac avec les professeurs, c'est +apparemment+, +je crois+...", raconte Stéphanie, scolarisée dans le XIIe arrondissement de Paris.

"Tout est vraiment flou, ce qui ne motive pas à réviser", ajoute-t-elle.

Haby, dans le même lycée, a appris "il y a seulement trois jours" la date des premières épreuves. "Ca change tout le temps. Alors on révise un peu, pour les contrôles. Mais pour les E3C, on ne sait pas quoi réviser. A la dernière minute, il sera trop tard."

Ces nouvelles épreuves communes de contrôle continu (E3C), issues de la réforme du baccalauréat, débuteront dès le 20 janvier et s'étalent jusque début mars - les dates sont choisies par les établissements.

Au programme, de l'histoire-géographie et des langues vivantes pour la série générale. Dans les séries technologiques, les lycéens plancheront en plus sur les mathématiques.

"Je n'ai pas du tout commencé à réviser", confie aussi Cerise, lycéenne dans le IVe arrondissement de la capitale.

"Entre les fêtes de fin d'année et les grèves, ainsi que les devoirs dans des matières ne comptant pas pour ces épreuves, on n'a pas encore eu le temps de s'y mettre", constate Adam en Sciences et technologies du management et de la gestion.

- "Plus juste" -

Depuis la nouvelle réforme, le contrôle continu est partie prenante de la note finale du bac: les bulletins scolaires comptent pour 10%; les épreuves du contrôle continu, réparties en trois sessions sur les années de Première et Terminale, pour 30%.

Une nouvelle formule plébiscitée par certains: "Je suis plutôt d'accord avec la réforme. Le travail fourni tout au long de l'année est récompensé grâce au contrôle continu", insiste Elisa.

Comme Melvin, pour qui c'est "plus juste" ainsi. "Mais le problème, comme on est les premiers, est qu'on ne sait pas comment ça va se passer. On est un peu les cobayes", poursuit-il.

Des "cobayes" qui, déjà en 2018, avaient inauguré la réforme du brevet, aiment à rappeler les lycéens.

Avec cette réforme, le ministère souhaitait alléger les épreuves finales. Lina souffle. "Certes, cela permet d'avoir moins de pression sur l'épreuve finale, mais la pression est désormais constante toute l'année."

"On ne sait rien, on avance dans le flou", peste Cléo. "Alors on se prépare à beaucoup de choses. Et finalement, on ne se prépare à rien", regrette-t-elle.

"Personne n'est prêt, ni les élèves, ni les profs. Et le ministère, c'est pire. Pourquoi ne pas avoir attendu une année de plus avant de mettre la réforme en place ?", renchérit Haby.

Certains ont donc l'impression de passer un bac "au rabais". "Ces épreuves dévalorisent le bac parce qu'elles ne sont pas nationales", estime Gratien, en colère. "Les établissements fixent eux-mêmes la date et piochent un sujet dans une base. Finalement, il n'y a que 60% du bac qui est commun".

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