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Outre-mer: Marche à Paris pour dire que "Français n'est pas une couleur"

Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreuses personnalités d'Outre-mer, ont défilé silencieusement mercredi à Paris en mémoire des victimes de l'esclavage, pour dénoncer le racisme, en affirmant que "français n'est pas une couleur" et qu'"une autre France, c'est possible", a constaté l'AFP.

Vingt ans après une première grande marche silencieuse, le 23 mai 1998, qui avait réuni 40.000 personnes à Paris pour honorer les victimes de l'esclavage colonial, les initiateurs de cette marche ont voulu réaffirmer qu'"un Français n'est pas uniquement +un descendant de Gaulois, blanc, chrétien et exclusivement Européen+", selon les mots de Serge Romana, président du collectif pour la marche du 23 mai 2018, qui rassemblait plusieurs dizaines d'associations.

Cette marche intervient alors que le 23 mai a été déclaré l'année dernière "Journée nationale en mémoire des victimes de l'esclavage colonial". Cette journée nationale, réclamée de longue date par les ultramarins, a été instaurée par la Loi égalité réelle Outre-mer, parallèlement à la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage le 10 mai, créée en 2006 par l'ancien président Jacques Chirac. L'esclavage a été officiellement aboli en France le 27 avril 1848, il y a 170 ans.

Derrière des panneaux portés par des manifestants, sur lesquels on pouvait lire la liste des noms des esclaves affranchis à partir de 1848 en Martinique et Guadeloupe, le défilé, parti de la place du Louvre, a rejoint silencieusement la place de la République.

"Notre combat n'est pas terminé. Nous marchons pour affirmer que la France est notre pays, nous marchons pour nos fils et filles pour leur permettre de vivre dans une République sans racisme", a déclaré l'acteur, metteur en scène et directeur de théâtre français Greg Germain, qui avait participé 20 ans plus tôt à la marche.

Dans le cortège se trouvaient de très nombreux ultramarins, issus du monde du spectacle (les chanteurs Philippe Lavil et Jacob Desvarieux, la chanteuse Viktor Lazlo), des médias (les journalistes Audrey Pulvar, Memona Hintermann, Harry Roselmack ou Claudie Siar), du monde politique (des parlementaires de Guadeloupe, Martinique, La Réunion et la Guyane) et associatif (le président de SOS Racisme Dominique Sopo, celui du Conseil représentatif des associations noires Louis-Georges Tin).

"Nous allons fouler le pavé et le bitume, ensemble, pour dire ce qui fut et nous en souvenir. Mais ensemble aussi nous allons combattre ce qui est, car aujourd'hui encore, ici et ailleurs, on capture, on vend, on torture, on viole, on tue. Par préjugé et par cupidité", a déclaré avant le départ l'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, chaleureusement applaudie par la foule.

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