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Paris-2024: nouvelle étape avec le feu vert du Parlement à la loi olympique

Nouvelle marche vers Paris-2024: le projet de loi olympique, qui grave dans le marbre les engagements à l'égard du CIO, a obtenu jeudi le feu vert définitif du Parlement, où Laura Flessel a martelé que les délais comme les budgets seraient tenus.

"Notre ambition n'est pas simplement d'organiser les Jeux mais aussi de les réussir", a clamé la ministre des Sports et ancienne médaillée olympique, lors de l'ultime adoption de ce texte à l'unanimité du Sénat, au lendemain de l'Assemblée nationale.

Le projet de loi fait "place nette" pour les sponsors en 2024 à Paris, quitte à inquiéter les défenseurs du patrimoine, et prévoit des dérogations pour accélérer les travaux jusqu'aux Jeux d'été.

Il comprend aussi un volet sur l'éthique et la transparence, le président de Transparency International France Marc-André Feffer espérant voir "tourner la page des scandales et des soupçons de corruption qui ont entaché l’image des JO".

Cette "première étape juridique" franchie, "nous vous faisons confiance mais nous vous demandons des résultats", a prévenu le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner, ministre des Sports quand "cette aventure a commencé, en 2013". "Faites que ces JO soient un bel écrin et placez-y un beau bijou, les résultats de nos sportifs", a plaidé cet élu du Nord.

Des dérogations fiscales pour les grands événements sportifs avaient déjà été votées au Parlement fin 2014.

Comme mercredi devant les députés, la ministre a assuré aux sénateurs que les délais et budgets seraient tenus, après les risques pointés par un rapport d'experts pour les sites de Paris-2024.

"Dans le passé, a relevé l'ancienne championne olympique d'escrime, des dérives ont écorné l'image des Jeux. Nous n'en voulons pas". Un rapport sur d'éventuelles dérives financières sera publié en avril, a-t-elle annoncé. "Nous prendrons toutes les mesures pour les prévenir".

Dans un rapport intermédiaire, des experts de l'Inspection générale des finances (IGF), des Sports (Igjs) et de l'Environnement (Cgedd) ont évoqué "de réels risques à la fois de non-réalisation dans les délais de certains équipements mais aussi de surcoûts importants". Et d'ajouter que des "arbitrages difficiles" sont nécessaires, qui pourraient remettre en cause "des engagements formels pris avec certaines communes".

Le Parlement avait peu de marge de manoeuvre sur la loi olympique vu le contrat "ville hôte" définissant les engagements envers le CIO, qui finance les Jeux à hauteur de 1,4 milliard d'euros, un peu plus du tiers du budget du comité d'organisation.

- se baigner dans la Seine -

Parmi les apports du Sénat: la simplification des procédures de mise en accessibilité des métros francilien et marseillais pour les personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite, ou l'assainissement de la Seine en obligeant ses 400 péniches à se raccorder à un réseau public de collecte des eaux usées.

"Après les jeux Olympiques, les Parisiens et tous les Français pourront enfin voir se réaliser cette ancienne promesse de pouvoir se baigner dans la Seine", s'est enthousiasmée Marie-Pierre de la Gontrie (PS), sénatrice de Paris.

L'ensemble des orateurs ont appelé au développement des pratiques sportives, Mireille Jouve (RDSE) s'inquiétant d'une "baisse des crédits du CNDS, qui soutiendra moins de projets d'équipements et subventionnera moins d'associations en 2018".

"Ces Jeux sont l'occasion d'encourager les pratiques sportives pour tous", a jugé le numéro un du PCF et sénateur de Paris Pierre Laurent, appelant à une "programmation pluriannuelle des équipements et moyens" rapide vu "l'objectif de trois millions de pratiquants supplémentaires en 2024".

Pour Patrick Kanner, il faut "des moyens au sport, au CNDS et aux clubs sportifs; travailler sur le statut aux sportifs; lutter contre le dopage; tenir compte de l'outre-mer".

Laura Flessel a aussi confirmé la présentation au Parlement en 2019 d'"un texte sur les pratiques sportives sous toutes leurs formes" pour "apporter une réponse aux inégalités d'accès au sport dans les territoires, valoriser la pratique sportive chez les femmes et les personnes en situation de handicap". "Nous irons chercher les finances pour cela, comme pour le CNDS et les clubs", a-t-elle promis.

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