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Paris va sortir de la situation de "déséquilibre macroéconomique excessif" selon Moscovici

La France devrait sortir mercredi du groupe des pays européens en situation de "déséquilibre macroéconomique excessif", pour intégrer ceux présentant quelques déséquilibres, assure le commissaire européen à l'Economie et aux Finances, Pierre Moscovici, dans une interview accordée au journal Les Echos.

"A l'heure actuelle, la France est dans la troisième catégorie sur quatre, dans le même groupe que l'Italie", rappelle M. Moscovici dans cet entretien publié lundi, soit deux jours avant une réunion des instances européennes consacrée à cette question.

"Si, comme on peut s'y attendre, le collège des commissaires le valide, la France pourrait, mercredi, quitter l'Italie pour rejoindre l'Allemagne dans la catégorie 2, dite des +déséquilibres+", ajoute le commissaire, évoquant une "bonne nouvelle".

L'Union européenne dispose de deux procédures pour évaluer les performances des Etats membres. La première porte sur les déficits. La seconde, moins connue et moins contraignante, porte sur les résultats macroéconomiques et sur l'efficacité des réformes entreprises pour réduire les déséquilibres.

"Le lien entre les deux procédures n'est nullement mécanique. On peut avoir des déséquilibres macroéconomiques importants et des finances publiques parfaites", souligne Pierre Moscovici, qui rappelle que la France "était jusqu'à présent dans une situation doublement fâcheuse".

Selon les dernières prévisions du ministère français de l'Economie, la situation devrait s'améliorer également sur le plan du déficit public, qui devrait s'établir à 2,9% du PIB en 2017, passant pour la première fois depuis dix ans sous la barre des 3% exigée par les traités européens, puis se réduire à nouveau en 2018 pour atteindre 2,8%.

Le chiffre exact de 2017 sera publié le 26 mars par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L'organisme de statistiques européen Eurostat rendra de son côté mi-avril son évaluation du déficit français.

"Le pays est en route pour voir celui-ci passer sous les 3% du PIB en 2017 et 2018". Mais la "dette demeure une menace, surtout si la croissance baisse et les taux d'intérêt remontent. Or ces deux scénarios se produiront inévitablement un jour ou l’autre", assure Pierre Moscovici.

"Il faut donc faire des efforts structurels. Avec 97% de PIB de dette, appeler au désendettement, c'est juste faire preuve de prudence, et certainement pas appeler à l'austérité", poursuit-il.

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