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Partis, syndicats, associations main dans la main samedi contre la politique de Macron

Ce sera un "Ovni": plus de 60 partis, associations et syndicats organisent samedi une "marée populaire" un peu partout en France, qu'ils promettent "festive", pour dénoncer la politique "d'austérité" d'Emmanuel Macron.

"C'est un Ovni, ça n'a jamais été mis en place", se réjouit Willy Pelletier, porte-parole de la Fondation Copernic et du collectif.

Fait inédit, la CGT et La France Insoumise (LFI), appellent ensemble à cette mobilisation, qui réunira le PCF, NPA ou Europe écologie les verts, ainsi qu'Attac, Act'up, la Confédération paysanne, Les Effronté.es!, le Syndicat de la magistrature, en tout 65 organisations dénombrées en milieu de semaine.

Le collectif est "sans hiérarchie, personne ne tire la couverture à soi", assure M. Pelletier, analysant cette solidarité rare par "une prise de conscience de l'urgence de résister".

Mais peut-être pour éviter de heurter les susceptibilités, les organisateurs, qui anticipent une journée "festive" et "joyeuse", ont décidé qu'il n'y aurait pas de cortège de tête à Paris. Le défilé s'y ébranlera à 14H30 de gare de l'Est, direction Place de la Bastille.

Comme pour la "fête à Macron", du 5 mai, organisée par le député LFI François Ruffin, un char ouvrira la manifestation. Il sera suivi d'un cortège "citoyen" de personnes n'appartenant à aucune organisation, puis, dans l'ordre, de syndicats, d'associations et, en fin de cortège, de partis politiques.

En régions, il n'y a pas de consignes et l'"auto-organisation" est de mise, avec au programme manifestations et rassemblements, entre autres, à Rennes, Nantes, Toulouse, Lille, Reims, Strasbourg ou encore Aubenas et Aubagne.

Philippe Martinez, numéro un de la CGT, qui avait jusqu'à présent refusé de rejoindre des mobilisations organisées par LFI, au nom de l'indépendance du syndicat, marchera à Paris. Expliquant cette décision par l'"urgence sociale", la CGT n'y voit pas de changement d'orientation.

Jean-Luc Mélenchon attend une mobilisation "massive". Il a choisi Marseille pour dénoncer "la logique d'égoïsme social" du président de la République.

Ayant échoué à fortement mobiliser cet automne contre la réforme par ordonnances du code du travail, le leader des Insoumis espère cette fois gagner "le point" face à Emmanuel Macron et applaudit la présence de la CGT.

- 'Politique d'austérité' -

L'objectif de l'appel du 26 mai: soutenir les "luttes" syndicales en cours, quelques jours après une troisième journée de mobilisation dans la fonction publique depuis le début du quinquennat et en plein mouvement social à la SNCF.

Il est également de "faire reculer" Emmanuel Macron et le Medef, "décidés à imposer coûte que coûte une restructuration en profondeur de la société française", souligne le collectif. Il cite "politique d'austérité, destruction des droits des salarié.e.s, introduction de la sélection à l'entrée de l'université" ou "réforme fiscale favorable aux plus riches" et "loi répressive contre les migrant.e.s".

"D'autres sujets centraux comme les droits des femmes, la lutte contre le changement climatique font au mieux l'objet d'un saupoudrage médiatique mais de fait régressent", relève pour sa part Solidaires.

Le président de la République n'a pas réagi, mais Bruno Le Maire s'est chargé de tacler la CGT, qualifiant sa participation à cette journée de "dévoiement complet du syndicalisme". LFI n'a pas évité les critiques du ministre de l'Economie pour qui le parti de gauche radicale est "toujours plus loin dans le désordre" et "toujours plus court sur les propositions".

Les socialistes seront absents. "Pour une vraie convergence des luttes, il faut une convergence des buts. Nous n'y sommes pas encore", a expliqué leur chef de file Olivier Faure.

Côté syndicats, si Solidaires et FSU battront le pavé, Force ouvrière, CFDT et Unsa s'y refusent.

"C'est bien par l'action syndicale, et uniquement syndicale, que les revendications des travailleurs aboutissent", explique Pascal Pavageau, numéro un de FO. Laurent Berger (CFDT) juge "mortifère" pour le syndicalisme de participer à un "combat politique".

Regrettant les absents, Benoît Hamon (Génération.s) insiste sur le nombre de présents: "on peut voir le verre à moitié vide, mais là, c'est à 80% plein!".

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