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Pécresse veut "ressortir le Kärcher" pour convaincre sur la sécurité

"Je vais ressortir le Kärcher": reprenant une formule de Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse s'est montrée intraitable jeudi sur la sécurité, pour parler aux indécis tentés par l'extrême droite et s'efforcer d'installer le duel avec Emmanuel Macron.

Pour ce premier gros déplacement de 2022, la candidate LR avait choisi les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse - deux départements où le Rassemblement national atteint des scores élevés - et le thème de la sécurité dont elle compte faire un marqueur.

Accompagnée d'Eric Ciotti, son très droitier conseiller "autorité", celle qui assure vouloir "remettre de l'ordre" a passé un long moment au centre de surveillance urbaine de Salon-de-Provence, s'intéressant aux 151 caméras et aux drones de vidéo-protection, avant de se rendre sur un point de deal démantelé.

A Cavaillon ensuite, elle a longuement écouté le "désarroi" des forces de l'ordre: "On ne peut pas systématiquement mettre en doute notre parole", "il faut forcer la justice à appliquer les lois"...

L'occasion de tenir un discours musclé.

"Il faut ressortir le Kärcher" qui "a été remis à la cave par François Hollande et Emmanuel Macron depuis dix ans", a-t-elle affirmé lors d'un point presse, reprenant une formule employée par Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l'Intérieur, et restée dans les annales politiques.

- Tacler Macron -

"Aujourd’hui il est temps de nettoyer les quartiers, il faut traquer les caïds, les voyous, les criminels, les dealers, c'est eux qu'il faut harceler et punir, (...) priver de leur citoyenneté", a-t-elle assuré, estimant aussi qu'"il y a un lien entre immigration et délinquance".

Construction de "20.000 places de prison supplémentaires", ouverture de "centres de détention provisoire dans des bâtiments désaffectés", simplification "drastique" de la procédure judiciaire, majorité pénale à 16 ans ... dans cette politique d'"impunité zéro", elle n'a pas exclu de "faire intervenir en partie l'armée" pour des opérations de "sécurisation de zones" dans les quartiers.

Car la candidate en est convaincue: "Ce que veulent les Français c'est des résultats tout de suite" alors qu'"on est en crise d’autorité".

Une pique lancée à Emmanuel Macron, qui doit se rendre à Nice lundi sur le même thème. "S'il court après la candidate des Républicains sur ce thème, c’est bien qu’il y a de la fébrilité, de l’inquiétude dans son camp", a-t-elle affirmé à La Provence.

"Ce quinquennat n’a rien réglé" et est plus généralement "un échec, la campagne va le démontrer", a renchéri le président LR du Sénat Gérard Larcher, dans un entretien au vitriol publié jeudi soir par le Figaro.

Valérie Pécresse a brusquement grimpé dans les sondages après sa désignation comme candidate LR début décembre, et apparaît maintenant en mesure de menacer Emmanuel Macron -- même si elle reste loin derrière au premier tour: un sondage mercredi donnait 24% au chef de l'Etat contre 16% à Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour.

En droite ligne des attaques récurrentes de sa famille politique, elle a taclé un président qui "a failli", et "qui discourt en permanence, pour insulter ou séduire".

- "Non-droit" -

Par contraste, elle s'est posée en "dame de faire" qui "agit", forte de son expérience comme présidente de l'Ile-de-France.

"Je ne veux plus de zones de non-droit, de non-France", a-t-elle lancé lors d'un meeting de quelque 500 personnes, promettant de "remettre au premier rang de ses priorités le retour de la République dans les quartiers".

Mais pour l'emporter, il lui faudra continuer à rassembler sa famille politique. LREM a du reste ironisé jeudi sur les divisions des députés LR lors du vote du pass vaccinal, alors que Valérie Pécresse avait pris position pour.

Il lui faudra aussi convaincre les hésitants tentés par Eric Zemmour ou Marine Le Pen. Un électorat très convoité: la candidate du RN sera ce weekend à Béziers et Perpignan.

Elle a ironisé jeudi sur Twitter: "La dernière fois que Valérie Pécresse a sorti le Kärcher, c'était pour pulvériser la sécurité des Français en supprimant 12.000 postes de policiers et de gendarmes".

"On a promis le Kärcher et on a eu Kouchner", a lancé Eric Zemmour sur Europe1 en raillant une "fausse droite soumise au centre".

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