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Pédocriminalité dans l'Eglise: pic d'appels à la Commission Sauvé depuis l'assemblée de Lourdes

La commission sur la pédocriminalité dans l'Eglise a connu un pic d'appels depuis la rencontre des évêques à Lourdes début novembre, a affirmé mardi son président qui entame plusieurs déplacements en régions pour mieux se faire connaître.

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) avait reçu "dimanche dernier 3.400 appels, mails ou courriers" contre 2.800 début novembre, a indiqué Jean-Marc Sauvé lors d'une conférence de presse.

Cette instance a lancé début juin un appel à témoignages auprès de victimes de pédocriminalité au sein de l'Eglise depuis les années 50.

Réunis six jours à Lourdes, les quelque 120 évêques de France ont voté le 9 novembre le principe d'une "somme forfaitaire" pour les victimes d'agressions sexuelles commises par des prêtres lorsqu'elles étaient mineures.

M. Sauvé a constaté "de manière très spectaculaire le lien très étroit (...) entre l'actualité médiatique et les signalements".

A l'occasion de la conférence de Lourdes, "la question des abus sexuels, des victimes d'abus sexuels a été évoquée (...), il y a eu des reportages (...) le nombre des appels est monté en flèche pendant cette période-là", a-t-il dit.

"Nous avons reçu pendant plus de 10 jours 40 à 60 appels par jour, ce qui correspond très exactement à la première quinzaine du mois de juin, au moment où nous lancions notre appel à témoignage", a-t-il souligné.

Toutefois, pour mieux faire connaître cet appel, la Commission va se déplacer dans plusieurs villes, en métropole et outre-mer, pour s'adresser "à la totalité de la population française".

Elle ira à Lille (le 29 novembre), Bordeaux (9 décembre) avant Marseille, Strasbourg, Toulouse, Nantes et Lyon.

Ce sera également l'occasion de "conduire des auditions" de victimes qui "ne peuvent pas se déplacer à Paris", selon M. Sauvé.

Il a précisé que les conclusions de ses travaux seraient remis au cours du "premier semestre 2021" et non pas fin 2020, notamment en raison du fait qu'une grande enquête, financée par des crédits publics, sur "les sexualités de Français et les violences sexuelles en population générale" doit se dérouler en 2020.

Bien qu'indépendante du calendrier des travaux de la Ciase, ces résultats "ne sont pas sans lien avec notre travail", a-t-il dit. "Il serait utile que notre travail ne soit pas bouclé avant que cette enquête ait elle-même avancé".

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