Accueil Actu

Plusieurs milliers de retraités dans les rues pour leur pouvoir d'achat

Plusieurs milliers de retraités ont manifesté jeudi dans plusieurs grandes villes de France, pour réclamer une "augmentation généralisée" de leurs pensions et l'annulation d'une hausse de taxe imposée par le gouvernement.

Neuf syndicats et associations avaient appelé à une journée d'actions dans tout le pays, la sixième depuis septembre 2017.

Dans la matinée, les manifestants étaient 700 à Lyon, 520 à Tours, 500 à Dijon, 350 à Saint-Etienne comme à Montpellier, 300 à Roanne, 200 à Valence ou encore 50 à Privas selon la police, tandis que des journalistes de l'AFP en ont dénombré 300 à Marseille et 150 à Rennes. Des manifestations ont également eu lieu à Caen, Le Mans, Angers, Laval ou Rennes, rassemblant entre plusieurs dizaines et plusieurs centaines de personnes.

A Paris, 2.500 personnes selon la police, dont quelques dizaines de "gilets jaunes", sont parties peu après 14H30 de la place d'Italie pour défiler en direction du ministère des Finances (XIIe arrondissement), scandant "les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société là on n'en veut pas" ou encore "augmentation, indexation de nos pensions".

"On demande une augmentation généralisée des retraites", a expliqué Jean Leduff, ancien cadre de la fonction publique et militant FSU, dans le cortège breton.

A ses côtés, Didier Timouy, ancien cheminot et responsable local de l'UCR-CGT, a affirmé toucher "moins de pension aujourd'hui que lors de (son) départ à la retraite".

En cause: une revalorisation des pensions de "seulement 0,9% depuis 2014 alors que l'inflation est largement supérieure", mais aussi la hausse du taux de CSG en 2018 pour une majorité de retraités, a-t-il expliqué.

Avec elle, "ma pension baisse de 370 euros par an", a ainsi déploré Jean-François Affuichard, venu de l'Essonne manifester à Paris, affublé d'un gilet jaune malgré "une bonne retraite" d'un "peu plus de 2.000 euros par mois" grâce à la pension de réversion obtenue après le décès de son épouse. "Sans ça, je ne pourrais pas vivre", a-t-il fait valoir.

"Les charges ne font qu'augmenter alors que les pensions baissent, donc notre pouvoir d'achat est réduit d'année en année", a résumé Jean-Marie Casdan, ancien agent municipal de la cité phocéenne.

Les retraités ont déjà en partie obtenu gain de cause en décembre: pour répondre au mouvement des "gilets jaunes", Emmanuel Macron a en effet concédé une baisse du taux de CSG pour environ 5 millions de personnes.

Mais l'exécutif a maintenu le quasi-gel des pensions, qui ont augmenté de 0,3% au 1er janvier, alors que l'inflation a atteint 1,8% l'an dernier.

Jeudi matin, une délégation syndicale a été reçue par le secrétaire d'État à la Fonction publique, Olivier Dussopt, qui a "rappelé les différents engagements pris" par le gouvernement "en faveur des retraités les plus modestes en 2019", comme la revalorisation du minimum vieillesse, selon son cabinet.

Pas de quoi "répondre aux revendications" des manifestants, selon le cégétiste Olivier Jouchter, qui n'exclut pas une nouvelle mobilisation en mars.

À lire aussi

Sélectionné pour vous