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Police municipale à Paris: "J'y crois, j'y tiens" (Hidalgo)

La maire (PS) de Paris Anne Hidalgo a passé mardi matin en revue les nouvelles recrues en charge de la "tranquillité" dans la capitale, qui constitueront la future police municipale parisienne prévue en 2020, après débat sur le projet de loi "engagement et proximité" prévu fin septembre.

"Cette police municipale, j'y crois, j'y tiens", a déclaré Mme Hidalgo devant les quelque 60 nouveaux agents recrutés récemment et chargés de lutter contre les nuisances sonores ou encore les incivilités.

Les missions de cette police municipale sont de trois ordres: "lutter contre les incivilités - notamment sur la propreté avec les mégots, l'urine et les encombrants dans l'espace public - veiller à la "tranquillité publique" - en luttant contre les nuisances sonores - et faire la police de circulation - stationnement ou circulation gênante sur les trottoirs -", a égrené auprès de l'AFP le premier adjoint de la maire de Paris, Emmanuel Grégoire.

"C'est une police municipale qui doit travailler avec la police nationale, qui ne se substitue pas à elle, à Paris comme partout ailleurs en France", a rappelé Anne Hidalgo, relevant que "certains aiment entretenir les confusions mais il n'y a pas de confusion" dans une allusion aux élus écologistes, communistes et de Générations fermement opposés à cette création lors de son annonce.

"A la fin 2019, on atteindra 3.400 policiers municipaux au global par création ou par transfert d'agents" de la fonction publique, a précisé M. Grégoire.

En attendant, la Ville de Paris investit 1,5 million d'euros pour les équipements: "gilets tactiques, bombes lacrymogènes, casquettes, et des rampes lumineuses pour les véhicules, 30 sonomètres". Et en attendant la mise en place de la police municipale, les agents recueillent depuis le 1er juillet les remontrances et signalements des Parisiens au numéro d'appel 3975 de 08H à 19H.

Le maire du XVe arrondissement, Philippe Goujon, a regretté que "cette police ne (soit) pas armée", déplorant que ces policiers municipaux "continuent à ne traiter que les petites incivilités, sans pouvoir contribuer à restaurer la sécurité des Parisiens en complémentarité avec la préfecture de police".

"Hormis une hausse attendue des effectifs de 6%, rien de plus qu'un changement de nom n'est prévu pour l'actuelle Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP)", a déploré dans un communiqué le président du groupe UDI-Modem au conseil de Paris, Éric Azière.

Fin juin, la mairie de Paris avait dénoncé une explosion de la délinquance à Paris avec des vols à la tire, agressions sexuelles dans le métro ou cambriolages. Dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur, la mairie réclamait "des effectifs de police dans nos quartiers".

La police municipale "ne règle pas tout", reconnaissait l'adjointe en charge de la sécurité, Colombe Brossel, et "ne peut pas être efficace si la partie relative à la lutte contre la délinquance, le trafic de drogues, les violences est moins assurée" par la police nationale.

Selon des chiffres mis en ligne par le ministère de l'Intérieur sur le site data.gouv.fr, les coups et blessures volontaires ont augmenté de près de 7% à Paris entre les premiers semestres 2018 et 2019. Les cambriolages dans la capitale sont en hausse de 11,1% au cours de la même période, tandis que les vols dans les lieux et locaux publics explosent (+17,8%).

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