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Pour Macron, un compromis est toujours possible, mais pas à n'importe quel prix

(Belga) Le président français Emmanuel Macron a affiché dimanche, au troisième jour d'un sommet budgétaire européen pour la relance post-coronavirus, sa volonté de trouver des compromis, "mais pas au prix de l'ambition européenne".

"Notre volonté de compromis ne saurait nous faire renoncer à l'ambition légitime que nous devons avoir (...) face à une crise inédite sur le plan sanitaire, économique et social", a-t-il commenté, décidé notamment à "ne pas céder" sur la liaison entre subsides européens et respect de l'État de droit. Il s'agit là d'un point d'accroche de ce sommet, tout comme le sont la taille du fonds de relance que les Vingt-sept devraient financer par un emprunt commun et la gestion de l'octroi des fonds en lien avec les réformes à mener dans les pays aidés: les Pays-Bas veulent un contrôle intergouvernemental par le Conseil plutôt que la Commission, ainsi qu'un droit de veto via le principe de l'unanimité. Avant lui, la chancelière allemande Angela Merkel avait jugé "possible" que les Vingt-sept, réunis depuis vendredi pour un sommet qui aurait dû se terminer samedi, ne parviennent toujours pas à s'entendre ce dimanche sur le plan de relance. "Il y a beaucoup de bonne volonté (...) mais il est aussi possible qu'aucun résultat ne soit obtenu aujourd'hui", a déclaré Mme Merkel à son arrivée au sommet pour une journée qu'elle a qualifiée de "décisive". "Je ne peux toujours pas dire si une solution sera trouvée", a-t-elle insisté. Une reprise des négociations à 27 a été programmée à midi, mais elle pourrait être reportée. Elle était précédée en matinée d'une réunion en plus petit format entre le président du Conseil, Charles Michel, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ainsi que M. Macron et Mme Merkel. Les Vingt-sept tentent de s'entendre sur le cadre budgétaire de l'UE pour les années 2021 à 2027, ainsi que sur l'instrument de relance que la Commission avait proposé pour que le continent se relève de la crise du coronavirus sans trop de déséquilibre entre États. Cet instrument serait doté de 750 milliards d'euros, financés par un emprunt de la Commission sur les marchés financiers, créant ainsi un endettement commun inédit. Différentes délégations ont laissé entendre que les tractations restaient très compliquées mais qu'il y avait bien eu des avancées samedi. En matinée, Charles Michel avait distribué aux 27 une nouvelle proposition de compromis, avec quelques changements dont une augmentation des "rabais" au bénéfice de trois des pays "frugaux" (Autriche, Suède, Danemark) qui refusent de davantage délier les cordons de la bourse pour le budget européen et demandent un droit de regard sur les réformes que les États devraient mettre en oeuvre pour bénéficier de financements de relance. Les Pays-Bas, autre "frugal" (ou "pingre"), bénéficieraient quant à eux grandement d'un maintien de la part de droits de douane que les États sont autorisés à garder, alors que la Commission, et Charles Michel, proposaient de revoir à la baisse ce pourcentage pour renflouer le budget européen. Face aux intransigeances des "frugal four", auxquels la Finlande s'est arrimée, les pays du "sud" continuent d'insister sur le maintien de l'enveloppe globale du fonds de relance proposé par la Commission, ainsi que sur l'importance des subventions (plutôt que des prêts), de manière à ne pas surendetter les États les plus ébranlés par la pandémie. (Belga)

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