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Pour répondre à la méthode Macron, syndicats et patronat en conclave mercredi

Les principales organisations patronales et syndicales se réunissent mercredi pour montrer à l'exécutif qu'elles peuvent travailler ensemble sur des priorités communes, un message envoyé à Emmanuel Macron avant leur rendez-vous de la semaine prochaine à l'Elysée.

Les numéros un du Medef, de la CPME et de l'U2P, côté patronat, et ceux de la CGT, de la CFDT, de FO, de la CFE-CGC et de la CFTC, côté syndicats, prévoient de se voir mercredi à partir de 08H00 au Conseil économique et Social (Cese), situé au Palais d'Iéna à Paris.

Cette réunion au sommet est présentée comme "exceptionnelle" par FO. Elle se tiendra à quelques jours d'un rendez-vous à l'Elysée, fixé lui au 17 juillet.

"En soi, c'est déjà un succès", s'est réjoui Pascal Pavageau, secrétaire général de Force Ouvrière depuis deux mois. A son arrivée, il avait tout de suite plaidé en faveur de la fixation d'un "agenda social", une doléance soutenue par la CFDT.

Le fil rouge de cette rencontre, qui était suspendue à l'élection du président du Medef: la méthode Macron, critiquée tant par le patronat que les syndicats, même si le gouvernement met en avant sa méthode de concertation.

"On voit bien qu'il y a un problème de vitesse. Ce gouvernement va très vite, propose énormément de réformes. On a du mal à suivre", a réagi lundi Geoffroy Roux de Bézieux, le nouveau président du Medef.

- Vers "un nouveau contrat social" -

Côté syndicats aussi, la frustration est grande. Après les ordonnances travail faisant la part belle aux revendications des entreprises, ils n'ont pu réécrire la réforme de la SNCF, malgré trois mois de conflit. M. Pavageau résume ainsi la "méthode Macron": "+je pense donc tu suis+". Laurent Berger, numéro un de la CFDT, multiplie aussi les critiques, estimant qu'il "n'y a pas de politique sociale digne de ce nom dans notre pays depuis le début du quinquennat".

Pour l'avenir, les syndicats s'inquiètent d'une refonte des aides sociales, de la future réforme des retraites, d'une remise en cause du statut des fonctionnaires, quand le patronat critique le prélèvement à la source. Il y a aussi des interrogations sur le plan pauvreté, reporté à la rentrée.

Lundi devant les parlementaires réunis à Versailles, Emmanuel Macron a souhaité que le rendez-vous du 17 juillet permette de "jeter les bases d'un nouveau contrat social, celui du siècle qui s'ouvre".

"C'est à son élaboration comme aux détails de sa mise en œuvre que je veux les inviter dès le 17 juillet prochain", a ajouté le chef de l'État, précisant vouloir aborder les réformes à venir dans "un esprit constructif".

Samedi à Aix-en-Provence, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait déjà indiqué que "l'idée était d'avoir un agenda social consistant et de qualité" à la rentrée.

Toutefois, la défiance est là. Concernant la formation professionnelle, objet d'une négociation, les syndicats n'ont pas apprécié qu'elle réécrive la copie très largement pour son projet de loi "avenir professionnel" actuellement examiné au Parlement.

Au-delà des relations avec le gouvernement, reste à savoir quelle sera l'attitude du nouveau leader du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui a remplacé Pierre Gattaz.

Pendant la campagne du Medef, M. Roux de Bézieux a semblé prendre ses distances avec le paritarisme, c'est-à-dire la gestion par les partenaires sociaux d'organismes tels que l'Unédic (assurance chômage), les tribunaux prud'homaux, ou encore les caisses d'allocations familiales.

Pour lui, ce système a vécu "dans sa forme actuelle". De leur côté, FO et CFDT mettent en garde le Medef pur qu'il ne devienne pas simplement "un lobby".

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