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Près de Paris, des lycéens en immersion à la fac avant le grand saut dans Parcoursup

A l'heure du choix sur Parcoursup, c'est un petit "bonus" qui permet d'y voir plus clair: des élèves de banlieue parisienne ont pu assister durant un trimestre à des cours en faculté de droit pendant leur Terminale.

"Unique" en France selon ses promoteurs, le programme Continuum a permis à des lycéens des Mureaux et d'Aubergenville (Yvelines) et de Sannois (Val-d'Oise) de s'asseoir sur les bancs de l'université de Cergy-Pontoise avant d'émettre leurs voeux sur Parcoursup, qui doivent être inscrits sur la plateforme avant jeudi minuit.

Cela peut être un vrai "bonus" dans leur dossier, explique la doyenne de la faculté de droit, Marie Caffin-Moi.

"A dossier égal, on favorisera toujours un lycéen qui a suivi le programme", assure-t-elle, alors que Parcoursup reste une source de stress pour beaucoup étant donné l'incertitude entourant les réponses des établissements convoités par les élèves.

Créé en 2016, Continuum a été initialement conçu pour aider les lycéens à affermir leurs choix. Cette année, il a notamment "conforté" Hakim, brillant élève de terminale S au lycée François-Villon des Mureaux, dans l'idée qu'il voulait faire du droit son métier. Il a donc demandé sur Parcoursup à pouvoir faire une licence à Cergy-Pontoise, Nanterre ou Paris, en mettant en valeur sa participation au programme.

Annabelle, en terminale ES au lycée Van Gogh d'Aubergenville, envisageait d'embrasser la carrière d'avocat en début d'année scolaire. Après ce galop d'essai, la jeune fille a finalement opté pour la science politique: "Ca m'a permis de voir que je n'avais pas envie de faire que du droit dans ma vie".

Un des grands avantages du programme est aussi de pouvoir valider par anticipation la matière étudiée ("institutions judiciaires" en l’occurrence), dans le cas où le lycéen poursuivrait ses études dans cette faculté.

Et les résultats sont particulièrement encourageants, constate Karim Sid Ahmed, le professeur chargé de l'enseignement: les lycéens participants ont en moyenne "40% de réussite" à l'examen, passé dans les mêmes conditions que les étudiants de première année, contre "25 à 30%" pour ces derniers.

Si Audrey, élève aux Mureaux, qui dit avoir "trouvé sa voie" grâce à Continuum, a recueilli un 14/20, Hakim, lui, a échoué de peu: le partiel tombait en même temps que le bac blanc, regrette-t-il.

- Universités "méconnues" -

Cette immersion en milieu universitaire n'est qu'un des aspects du projet Continuum, souligne Mme Caffin-Moi. Dans les six lycées partenaires des Yvelines et du Val-d'Oise, des professeurs de la fac de Cergy-Pontoise accompagnés de professionnels (avocats, magistrats) font aussi des interventions pour faire connaître les métiers du droit.

Le programme a été mis en place par l'ancienne doyenne, Roxana Family. La responsable avait fait le constat que le droit était "peut-être la seule discipline à ne pas être enseignée de manière générale dans le secondaire", ce qui fait que les lycéens étaient "confrontés souvent trop tard à cette discipline, ses exigences et sa logique".

Et si, "souvent, les lycéens se font une idée précise des formations offertes par les écoles de commerce" par exemple, "il n'en va pas de même de l'université, assez méconnue et pourtant offrant de nombreux débouchés et des filières d'excellence", selon Mme Family.

Continuum permet en outre de "valoriser la filière L" au lycée, renchérit Corine Saint-Pierre, proviseure du lycée François-Villon, qui souhaiterait l'extension du programme à d'autres filières comme "l'éco-gestion ou les maths-physique-informatique, les élèves n'ayant qu'une connaissance limitée" des formations dans ces domaines.

En attendant, Continuum fait des émules, se réjouit Mme Caffin-Moi: six nouveaux lycées viennent d'adhérer à son programme.

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