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Procès des attentats de Paris: voici comment les avocats d'Abdeslam tentent de lui éviter la perpétuité

Une dernière chance de convaincre la cour: au procès des attentats du 13-Novembre, les avocats de Salah Abdeslam ont commencé à plaider ce vendredi pour le seul membre encore en vie des commandos qui ont frappé Paris et Saint-Denis, avec l'espoir de lui éviter la prison à vie. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a réclamé contre le Français de 32 ans la plus lourde peine du code pénal, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible.

Cette sanction rarement demandée et prononcée à quatre reprises seulement rend infime la possibilité d'une libération. Le ministère public l'avait justifiée "au regard de l'immense gravité des faits", mais aussi de la personnalité du principal accusé. Il "reste convaincu de n'avoir tué personne" et a adopté "une stratégie de minimisation constante des faits, c'est dire le changement qu'il lui reste à parcourir", avait avancé le Pnat.

Est-il définitivement perdu?

"Par où commencer?", avait dit Salah Abdeslam lors de son premier interrogatoire devant la cour d'assises spéciale de Paris. "C'est vrai que tout semble avoir déjà été dit et que tout semble avoir déjà été écrit", dit Me Martin Vettes en rappelant les propos de son client.

Le premier des avocats du Français de 32 ans à se lever demande à la cour d'aller au-delà des "certitudes" avec lesquelles beaucoup étaient arrivés au début du procès, au sujet de celui qui a gardé le silence pendant les six années d'enquête. Avant de largement s'exprimer au cours du procès.

Alors au-delà du dossier, la cour devra se poser une question après ces neuf mois d'audience, demande Me Vettes: "Est-ce qu'un jour, cet homme pourra revenir dans la société, ou est-il définitivement perdu?".

Ce procès ne doit pas être une continuation de la guerre

L'accusé "reste convaincu de n'avoir tué personne" et a adopté "une stratégie de minimisation constante des faits, c'est dire le changement qu'il lui reste à parcourir", avait avancé le parquet national antiterroriste (Pnat). Une peine digne d'un "tribunal militaire" qui juge des "ennemis" et non "des accusés", répond Me Vettes. "Ce procès ne doit pas être une continuation de la guerre contre le terrorisme par d'autres moyens". "Notre propos a pour seule ambition de vous démontrer que cette peine (ndlr: la réclusion à perpétuité incompressible) est démesurée", dit son avocat. De "comprendre comment on passe du 'petit gars de Molenbeek' à l'intérimaire de l'Etat islamique, pour finir membre d'un commando de Daech".

Salah Abdeslam qui avait fièrement revendiqué, au premier jour du procès le 8 septembre, son appartenance à l'Etat islamique, avait conclu son dernier interrogatoire, mi-avril, en versant des larmes et en présentant ses excuses "à toutes les victimes".  Le "dixième homme" des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis n'a cessé, au cours des débats, d'affirmer qu'il avait "renoncé" à tuer le soir du 13 novembre 2015, refusant "par humanité" d'actionner sa ceinture explosive.

Salah Abdeslam avait déploré en février les peines "extrêmement sévères" en matière de terrorisme. "Les personnes qui n'ont tué personne, on ne peut pas les condamner comme si on avait les têtes de l'Etat islamique, ce n'est pas possible", avait-il estimé. "Je ne présente aucun danger pour la société", avait-il ajouté sans ciller.

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