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Procès des attentats de Paris: l'interrogatoire de Salah Abdeslam sera un moment important, estime le procureur fédéral

Des kamikazes devant le Stade de France, des armes de guerre en plein Paris, 130 morts, et une nuit qui a traumatisé le pays. Six ans après, le procès "historique" des attentats du 13 novembre 2015 s'ouvre mercredi midi, au coeur de la capitale. L'audience doit débuter à 12H30 au palais de justice de Paris, où commenceront à affluer dans la matinée et sous très haute surveillance les centaines de parties civiles, d'avocats et de journalistes attendus.

Le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw était au micro de Fabrice Grosfilley ce mercredi. Il est notamment revenu sur l'importance d'un tel procès. 

"C'est un moment important car c'est la fin du processus judiciaire d'arriver à un jugement, une condamnation, à une vérité judiciaire (...) Un procès donne toujours beaucoup de sens quelle que soit la conclusion. Ce n'est pas une guerre contre le terrorisme. Nous ne sommes pas en guerre. Nous combattons cela avec les armes de la justice", indique-t-il. 

Abdeslam parlera-t-il ? C'est l'une des interrogations de ce procès: resté quasiment muet pendant l'instruction, Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos, s'exprimera-t-il au procès ? Il faudra attendre son premier interrogatoire sur les faits, prévu les 13 et 14 janvier 2022.

Ce serait utile pour les victimes et les enquêteurs

"Je pense qu'il serait intéressant qu'il prenne la parole. Mais je ne suis pas à sa place. Le droit au silence est un droit fondamental qu'il peut exercer. Je crois que ce serait utile, et pour lui également. Ça pourrait lui permettre de faire un cheminement parce que sinon il va continuer à vivre avec ça en prison. Ce serait utile pour les victimes et les enquêteurs. On reste toujours avec cette question: 'A-t-il renoncé au dernier moment? Ou bien ce sont ces explosifs qui n'ont pas fonctionné?'", a expliqué le procureur fédéral. 

L'enquête tentaculaire a permis de reconstituer largement la logistique des attentats et mis au jour une cellule bien plus importante, qui a également frappé Bruxelles le 22 mars 2016 et fait 32 morts.La cour, qui n'interrogera pas les accusés avant 2022, arrivera-t-elle à lever les dernières zones  d'ombre du dossier, à commencer par le rôle exact joué par Salah Abdeslam, mutique pendant l'instruction ?

Ce procès est l'aboutissement d'une enquête franco-belge. Les services d'enquêtes des deux pays ont collaboré. Durant cette coopération, il a fallu comprendre les mécanismes de chacun. "Si vous n'avez pas de relations humaines, les différences deviennent des obstacles. Il faut que les policiers et les magistrats des deux pays se fréquentent", estime le procureur fédéral. À la suite de ces attentats, la collaboration entre les services de police des deux pays a considérablement augmenté.

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