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Procès Le Scouarnec: les victimes en quête de "vérité" après les "premiers aveux"

"La chape de plomb est en train de s'effondrer": les victimes au procès de l'ex-chirurgien pédophile Joël Le Scouarnec attendent mercredi leur "part de vérité" au lendemain des premiers "aveux" sur des faits de viols.

Pour la première fois depuis son arrestation en 2017, après 30 ans d'itinéraire dans la pédophilie, l'ex-chirurgien a reconnu mardi soir des pénétrations digitales sur d'anciennes victimes, selon plusieurs avocats participant à son procès à huis clos aux assises de Saintes (Charente-Maritime). Il ne s'agit que d'un "début d'aveux" car ces faits sont prescrits et ne pouvant être retenus contre lui.

"C'est une première et même si l'enjeu judiciaire est nul, pour mes clientes c'était très important", a souligné auprès de l'AFP Me Nathalie Bucquet, avocate de l'association partie civile Innocence en danger qui porte la voix de deux accusatrices du chirurgien, aujourd'hui quadragénaires.

Il s'agit d'une voisine de la famille et d'une de ses nièces, sa probable toute première victime, dans le milieu des années 80, dont les noms avaient été cités spontanément par le chirurgien au début de l'affaire.

Leurs cas, prescrits, avaient été écartés de l'enquête, tout comme pour une troisième, également concernée par les aveux de l'accusé mardi soir au 2e jour de son procès.

"Est-ce qu'il va avoir cette même honnêteté" devant les autres victimes?, s'est interrogée Me Bucquet alors que débute mercredi leur audition.

Depuis lundi, il comparaît pour avoir agressé sexuellement dans les années 90 à Loches une nièce et une patiente et pour des faits de viols sur une autre nièce à la même période et en 2017 sur sa petite voisine à Jonzac, qui avait permis son arrestation, point de départ d'une affaire tentaculaire.

Depuis octobre, il est également mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur 312 victimes potentielles identifiées à la lumière de ses "carnets" retrouvés chez lui en 2017, dans lesquels il avait consigné le récit de leurs agressions sur 30 ans de carrière à l'hôpital. Des faits qu'il a reconnus en partie.

Depuis son incarcération en 2017, il a en effet reconnu des agressions sexuelles mais a toujours nié les faits de viols, punissables de 20 ans de réclusion criminelle. Une ligne à laquelle il s'est encore tenu au début du procès, apparaissant "froid" et "fermé" face aux questions selon plusieurs avocats, avant "la bascule" au terme d'une confrontation chargée en émotion avec les victimes écartées du dossier.

"La chape de plomb est en train de s'effondrer", a réagi mardi soir Me Francesca Satta, avocate des parents de la fillette de Jonzac. "On verra si aujourd'hui, on a enfin notre part de vérité".

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