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Procès Preynat: sur ses propres agressions, l'ex-prêtre répond "on n'est pas obligé de me croire"

"On n'est pas obligé de me croire", a répondu jeudi l'ex-prêtre Bernard Preynat, jugé pour des abus sexuels, en réponse à des avocats sceptiques sur les agressions qu'il dit avoir lui-même subies dans son enfance.

A la reprise des débats, la présidente du tribunal a interrogé le prévenu sur ses confidences faites la veille à la barre, et Bernard Preynat a raconté dans le détail avoir été abusé par un sacristain, un moniteur de colonie devenu prêtre puis des enseignants au séminaire.

L'un d'eux avait ainsi "la manie de (lui) laver le sexe avec un gant de toilette" ou un mouchoir.

"Je n'ai pas été le seul, il y a beaucoup d'autres enfants qui ont été ses victimes, on le savait mais on n'en parlait pas (...) il n'avait pas très bonne réputation, on l'appelait +le monkey+", affirme le prévenu.

D'autres gestes qu'il dit avoir subis ressemblent beaucoup à ceux qu'on lui reproche.

"C'était dans la sacristie, j'avais une dizaine d'années, quand les enfants de choeur se préparaient, le sacristain est venu, il m'a appuyé sur le sexe en disant: +qu'est-ce qu'il y a là ?+", relate-t-il.

"Vous ne faites pas de lien ? (...) Force est de constater que vous reproduisez exactement les mêmes gestes", lui demande alors la présidente. "Non je ne fais pas de lien", répond Preynat.

"On peut avoir des doutes sur la réalité de tout ça", a lancé Me Yves Sauvayre, l'avocat d'une des victimes de Preynat, après ce récit.

"C'est exactement ce que je pensais, c'est pour ça que je ne voulais pas en parler, je pensais que ça serait pas bon", enchaîne Preynat. "Ce que je dis c'est vrai, j'ai rien inventé, après on n'est pas obligé de me croire."

"Mais j'ai pas inventé ces agressions pour m'excuser devant le tribunal", ajoute le prévenu tandis qu'une autre avocate se montre sceptique.

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