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Réforme des retraites et "gilets jaunes": plusieurs milliers de personnes et des manifestations tendues

Plusieurs milliers de personnes ont de nouveau battu le pavé samedi contre la réforme des retraites à l'appel de la CGT, avec des manifestations parfois tendues à Nantes, Lyon et Toulouse et des incidents à Paris pour l'acte 56 des "gilets jaunes".

Si la plupart des manifestations se sont déroulées dans le calme des heurts parfois violents ont marqué ce premier samedi de mobilisation après celle massive du 5 décembre qui a réuni au moins 800.000 personnes.

A Nantes, où défilaient 2.800 personnes la manifestation a dégénéré quand des manifestants ont attaqué la préfecture, en jetant bouteilles, pavés, mais aussi fusées, les forces de l'ordre ripostant par des tirs de lacrymogène.

Le cortège nantais avait été infiltré par "500 radicaux de l'ultra-gauche et des blacks blocks", selon la préfecture. Des manifestants ont bloqué une rue du centre, volé des parasols sur une terrasse, des planches de bois et des chaises, qu'ils ont lancés sur les CRS. Des vitrines ont été dégradées et du mobilier urbain saccagé. Au moins trois personnes ont été arrêtés, a constaté un photographe de l'AFP.

Ambiance tendue aussi à Lyon, où 500 personnes ont défilé selon la police, lors d'une manifestation au tracé erratique, marquée par des jets de projectiles contre les forces de l'ordre, entraînant des tirs de lacrymogène.

Vers 18H00, la dispersion était en cours et une poignée de manifestants ont été interpellés, selon la même source.

A Paris, la manifestation a réuni environ un millier de "gilets jaunes". Des incidents entre manifestants et policiers ont perturbé le cortège qui voulait dévier de l'itinéraire déclaré en préfecture pour cet acte 56.

Un groupe de manifestants a tenté de forcer un barrage des forces de l'ordre, qui les ont repoussés avec leurs boucliers et des grenades lacrymogènes. Une personne a été évacuée sur une civière par des "street medics", sans précision sur la gravité de sa blessure, a constaté un journaliste de l'AFP.

Rejoints par des étudiants, militants antifas et syndicalistes de la CGT, les manifestants avaient progressé jusque-là dans le calme depuis leur départ de Bercy.

En fin de journée, plusieurs dizaines de personnes ont répondu à un appel à se rassembler aux Halles pour "une convergence des colères" quand d'autres se sont dirigées sur les Grands boulevards, au centre de Paris. Ces manifestations sauvages ont été progressivement dispersées par les forces de l'ordre avant le début de la soirée.

A Toulouse, une manifestation a réuni plusieurs centaines de personnes, "gilets jaunes", anti-capitalistes ou encore anti-réforme des retraites. A plusieurs reprises, les forces de l'ordre ont fait usage de lacrymogènes, notamment dans la grande artère commerçante et piétonne, provoquant quelques mouvements de panique.

A Strasbourg, quelques heurts ont éclaté dans l'après-midi entre des "gilets jaunes" et les forces de l'ordre qui ont "fait usage de gaz lacrymogènes", a indiqué la préfecture. Des gilets jaunes avaient lancé sur Facebook un appel "à une manifestation régionale", auquel environ 280 personnes avaient répondu.

A Marseille, ils étaient 1.800 personnes, selon la préfecture de police.

Derrière la banderole de tête, le cortège a défilé de la gare Saint-Charles, avec les "gilets jaunes" vers le centre au son de chants révolutionnaires.

A Montpellier, quelque 500 "gilets jaunes" s'étaient rassemblés dans l'après-midi. Un groupe de quelques dizaines de personnes a pénétré dans le centre commercial "Le Polygone" et des vitres ont été brisées, selon la préfecture de l'Hérault. Le groupe a été maîtrisé par des vigiles et les forces de l'ordre. Trois personnes ont été interpellées et un policier blessé, selon la préfecture.

A Bordeaux, une manifestation "contre la précarité et le chômage" a aussi rassemblé, 1.100 personnes dont 250 "gilets jaunes", selon la préfecture de Gironde. Ils étaient également 1.200 personnes à Caen, 800 au Havre, 600 à Rouen et 400 à Lorient.

Une nouvelle journée d'action est prévue mardi.

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