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Réforme des retraites: un "collectif citoyen" dénonce des "simulations trompeuses"

Un collectif "citoyen" a dénoncé jeudi les "simulations", selon lui "trompeuses", utilisées dans le rapport du haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye pour comparer les effets du futur "système universel" à ceux du système actuel sur le niveau des pensions.

"Le rapport de Jean-Paul Delevoye publié jeudi 18 juillet dernier fait apparaître des comparaisons sur des cas-types volontairement trompeuses entre le système actuel et celui mis en place avec la réforme du gouvernement", affirme dans un communiqué le collectif réformedesretraites.fr, composé d'une "quinzaine de personnes" (syndicaliste, enseignant, fonctionnaire, chef d'entreprise, etc.).

"En modifiant, dans cette simulation, la durée de cotisation du système actuel" qui garantit une retraite à taux plein et doit progressivement atteindre 43 ans pour la génération née en 1973, le haut-commissaire "cherche de manière malhonnête à démontrer les bénéfices" du futur système, ajoute le collectif.

Son argumentation s'appuie sur la méthodologie détaillée dans les annexes du rapport Delevoye, à la page 143. "Dans la situation hors système universel, la durée d'assurance requise a été prolongée au-delà de celle prévue par la législation actuelle", peut-on notamment y lire. "La durée d'assurance requise s'établit respectivement à 43 ans et 6 mois et 44 ans et 3 mois pour les générations 1980 et 1990", est-il précisé.

Pour le collectif, les comparaisons ne sont donc pas "faites dans le cadre du système actuel réel et légalement en vigueur, mais dans un système fictif, où seraient ajoutées" de nouvelles mesures "qui n'ont jamais été votées".

"Cette présentation biaisée des choses a un objectif clair: masquer le fait que la réforme contient en elle-même des mesures automatiques de baisses de pensions", assure le collectif.

Lancé la semaine dernière pour "ouvrir le débat public", le collectif estime plus généralement que la réforme va entraîner une baisse des pensions en raison du "gel des ressources allouées" aux retraites malgré l'augmentation du nombre de retraités.

Ses membres ne souhaitent pas donner leur nom de famille, a indiqué à l'AFP l'un de leurs représentants, Régis, issu du milieu associatif.

Interrogé par le quotidien Le Parisien dans son édition de jeudi, l'entourage de Jean-Paul Delevoye a défendu sa méthodologie: "Il ne s'agit pas de pénaliser le système d'avant pour montrer que le système d'après est meilleur, nous appliquons sur l'âge du taux plein l'évolution de l'espérance de vie. On assume ce choix".

Le rapport élaboré par M. Delevoye à l'issue de 18 mois de concertation avec les partenaires sociaux doit servir de base au projet de loi que le gouvernement devrait présenter d'ici à la fin de l'année, pour une entrée en vigueur en 2025. De nouvelles concertations sont prévues à la rentrée.

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