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Régionales en Paca: LREM et LR toujours dans le brouillard

Brouillard persistant en région Paca. En maintenant vendredi sa candidature pour les régionales, la secrétaire d'Etat LREM Sophie Cluzel remet la pression sur le LR Renaud Muselier au bout d'une semaine de psychodrame autour d'une possible alliance.

"Les discussions continuent avec Muselier", assure une source gouvernementale à l'AFP, après que Sophie Cluzel a, selon cette source, "levé le doute" vendredi matin sur ses intentions.

"Je suis candidate et la majorité présidentielle sera représentée au premier tour", a annoncé, après une semaine de silence, la secrétaire d'État aux Personnes handicapées sur franceinfo, tout en soulignant que sa liste est "toujours d'ouverture" à "toutes les forces démocratiques et progressistes".

Un nouvel appel du pied au président LR sortant de la région Renaud Muselier qui, sous la pression de la direction de son parti, avait finalement refusé mardi tout "accord avec En marche" face à la menace d'une victoire du candidat du Rassemblement national, Thierry Mariani.

La réponse du candidat LR s'est voulue ferme vendredi: "La +re-candidature+ de S. Cluzel, après une semaine de feuilleton interminable, est une logique étroite d'appareil politique !", a-t-il tweeté.

Mais il ajoute aussi: "Je reste fidèle à une logique du rassemblement, avec des personnalités 100% engagées pour Notre région d'abord, autour de notre bilan et notre programme".

- "Fin des ambiguïtés" -

L'annonce dimanche par le Premier ministre Jean Castex lui-même du retrait de la liste LREM de Mme Cluzel au profit de la liste de M. Muselier a eu l'effet d'une bombe chez LR, fustigeant un coup politique piloté depuis l'Elysée.

Après avoir mis l'investiture de M. Muselier en balance, LR a finalement décidé mardi de lui apporter son "soutien", ayant obtenu l'assurance qu'il n'y aurait ni ministre ni parlementaire LREM sur sa liste.

Le Premier ministre "a reçu une gifle qui, à mon avis, a eu des résonances jusqu'à l'Élysée", se félicitait alors le président de LR Christian Jacob.

Mais l'incendie n'est pas éteint.

Dans la foulée, les maires de Toulon Hubert Falco et de Nice Christian Estrosi ont annoncé leur départ de LR, accusé de se recroqueviller sur lui-même.

Et le flou reste de mise, à dix jours de la date limite pour le dépôt des listes.

M. Muselier, qui indiquait encore mercredi qu'il pourrait accueillir Mme Cluzel sur sa liste si elle démissionnait de son poste, défend toujours une logique de rassemblement. Comme Sophie Cluzel, qui souligne que "la majorité présidentielle" compte des gens "de droite", "issus du centre droit, du centre gauche et de gauche", et dit parler avec MM. Estrosi et Falco.

LREM continue aussi de mettre la pression sur LR en se félicitant avoir mis le parti de droite devant ses responsabilités, à un an de l'élection présidentielle.

C'est pour LR "la fin des ambiguïtés", a estimé vendredi la ministre du Logement Emmanuelle Wargon sur Public Sénat.

"Les masques sont en train de tomber", abonde le délégué général de LREM Stanislas Guerini, saluant sur Radio Classique les décisions de MM. Estrosi et Falco de LR, tandis que d'autres comme Eric Ciotti "filent tout droit avec l'extrême droite".

- "Affligeantes manoeuvres" -

Chez LR, on montre encore les muscles.

"Non, monsieur le président, tout le monde n'est pas à vendre", rétorquent vendredi dans une lettre ouverte publiée par Le Figaro sept personnalités du parti, dont l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, deux vice-présidents, Olivier Marleix et Virginie Duby-Muller ainsi que le député du Vaucluse Julien Aubert et le maire de Cannes David Lisnard.

Ils dénoncent les "affligeantes manoeuvres politiciennes" d'Emmanuel Macron pour "tenter de faire disparaître la seule alternative possible autre que le RN".

En Paca, le RN entend bien profiter de ce que son candidat Thierry Mariani appelle les "compromissions" de Renaud Muselier avec la majorité présidentielle.

Le président de Debout la France Nicolas Dupont Aignan, qui appelle lui-aussi les électeurs LR à le rejoindre, dénonce: "Je ne comprends plus rien (...), je suis effaré par ces petites soupes".

Pendant ce temps, à gauche, l'écologiste Jean-Laurent Felizia a lancé sa campagne en Paca à la tête d'une alliance des forces vertes et "progressistes", avec EELV et le PS, mais sans les Insoumis, furieux d'être exclus "sans aucune raison" selon l'eurodéputé LFI Manuel Bompard.

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