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Reprise du travail à la prison de Condé-sur-Sarthe

Le travail a repris jeudi matin à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), après un débrayage la veille en réaction à une nouvelle prise d'otage de surveillants mardi soir, a-t-on appris jeudi auprès de la direction.

Selon Alassane Sall, délégué FO de ce centre pénitentiaire ultrasécurisé, les surveillants ont décidé de n'assurer qu'un "service minimum" pour les repas et les promenades, mais pas l'encadrement du travail des détenus et des activités culturelles.

Mais selon la direction régionale ouest de l'administration pénitentiaire, "c'est ce qui avait été annoncé dans un premier temps mais a priori après discussion avec le chef d'établissement, ce n'est pas le cas".

"Le but n'était pas d'obtenir des choses. Les surveillants ont voulu mercredi matin marquer le coup par rapport à ce qui s'était passé la veille pour ne pas reprendre le travail tête basse", a aussi dit M. Sall.

"Nous demandons plus d'écoute, car nous savions que ce détenu allait passer à l'acte, il avait changé de comportement et nous avions fait remonter l'information", avait déclaré mercredi Frédéric Eko, membre du Snepap-FSU.

Incarcéré à 16 ans, libérable en 2060, Francis Dorffer a retenu deux surveillants mardi soir dans sa cellule, sa sixième prise d'otage.

Le détenu né en 1984 était toujours en garde à vue jeudi matin selon le parquet de Caen qui devrait ouvrir une information judiciaire dans la journée de jeudi.

"La personne détenue, actuellement toujours en garde à vue, a été condamnée à trois reprises par trois cours d'assises appelées à statuer sur des faits +d'arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’otage pour obtenir l’exécution d’ordre ou de condition+ correspondant à quatre faits similaires commis en 2006, 2009, 2010 et 2011 au cours desquels la personne détenue avait déjà souhaité obtenir son transfèrement dans un autre établissement pénitentiaire", a indiqué mercredi soir le parquet d'Alençon dans un communiqué annonçant qu'il se dessaisissait au profit de celui de Caen.

Selon l'avocat du détenu, Me Thomas Hellenbrand, "on le présente comme le champion de France de la prise d'otage, mais à chaque fois, c'est a minima, sans une goutte de sang, avec une arme artisanale".

Selon une source pénitentiaire Francis Dorffer aurait très mal réagi en apprenant mardi matin le placement de son enfant à l'aide sociale à l'enfance (ASE).

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