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Retraites: les avocats en colère perturbent les rentrées solennelles des tribunaux

Les avocats, en grève depuis trois semaines contre la réforme des retraites, ont multiplié lundi les actions pour manifester leur colère, perturbant parfois les audiences de rentrée de plusieurs tribunaux en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Paris, 200 à 300 avocats se sont rassemblés dans le hall du tribunal judiciaire au son des sifflets et des cornes de brume, avec à la main des ballons de baudruche rouge et noir, pour symboliser la colère et le deuil.

Rejoints par des manifestants portant des gilets jaunes, certains avocats ont entonné "Macron, démission!". Sur des banderoles noires déployées, on pouvait lire: "asphyxier les avocats, c'est amputer la justice".

Les manifestants ont été empêchés par les forces de l'ordre de rejoindre la salle où se tenait l'audience solennelle de rentrée.

A Besançon, une centaine d'avocats en robe, une feutrine rouge couvrant leur rabat blanc, ont formé une longue haie d'honneur sur le parvis du tribunal judiciaire. Sur les ballons ou leurs pancartes, on lisait "Avocats en grève" ou "touche pas à ma retraite". L'audience n'a pas été perturbée.

A Rennes, en revanche, la voix du procureur a été couverte par les applaudissements des robes noires, très remontées contre son discours dans lequel il avait dénoncé une "giletjaunisation" des audiences par les avocats.

Des propos qui ont aussitôt provoqué le départ de la salle de la bâtonnière et des autres représentants de la profession.

A l'instar d'autres tribunaux, les audiences, principalement de comparutions immédiates, sont très perturbées par la grève. Dans plusieurs barreaux, les avocats refusent d'assurer la défense en commission d'office ou bien mènent une "défense massive", soulevant en nombre tous les points de procédure possible.

"C'est un moyen d'action qui a été décidé au niveau national, la preuve en est que ce n'est que depuis que les avocats se sont mis en grève que des propositions concrètes nous sont faites", a réagi la bâtonnière de Rennes Hélène Laudic-Baron.

"Le terme de +giletjaunisation+ est inacceptable car ce n'est pas le sens du mouvement des avocats, qui ne font que leur métier avec beaucoup de conscience professionnelle", a ajouté la bâtonnière.

Les avocats ont aussi manifesté leur colère à Nanterre, Créteil ou encore Saint-Etienne. A Dunkerque, une dizaine d'avocats et de manifestants CGT ont tenté d'interpeller Emmanuel Macron lors de sa visite, mais ont été stoppés par les forces de l'ordre. Sept d'entre eux, dont un des avocats, ont été brièvement arrêtés, provoquant la colère de la profession.

"Il n’y aura aucune discussion, aucune réunion avec le gouvernement si un seul avocat est empêché d’exercer son droit de manifester", a tweeté de son côté la présidente du Conseil National des Barreaux, Christiane Féral-Schuhl.

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