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Réunion "exceptionnelle" des huit organisations patronales et syndicales mercredi

L'évènement est présenté comme "exceptionnel": les leaders des huit organisations syndicales et patronales vont se réunir mercredi afin de montrer à l'exécutif que les partenaires sociaux sont "incontournables" mais aussi pour tenter de fixer un agenda social à la rentrée.

Les numéros un du Medef, de la CPME et de l'U2P, côté patronat, et ceux de la CGT, de la CFDT, de FO, de la CFE-CGC et de la CFTC, côté syndicats, prévoient de se voir le 11 juillet à partir de 08H00 au Conseil économique et Social (Cese), situé au Palais d'Iéna à Paris, selon des sources patronales et syndicales qui ont confirmé vendredi des informations de presse.

L'objectif? Se fixer des priorités communes et notamment un agenda social de négociations et de concertations dès septembre sur des sujets bien précis, selon Force ouvrière.

L'initiative vient notamment de FO et de la CPME.

Une source proche du patronat a expliqué à l'AFP que les participants étaient partis "du constat que les corps intermédiaires sont considérés comme une sorte de faire-valoir" par le gouvernement et non "comme des partenaires incontournables".

La rencontre intervient après plusieurs réformes qui ont donné l'impression aux partenaires sociaux, en particulier aux syndicats, de ne pas avoir été entendus par l'exécutif, malgré les concertations, critiques, grèves ou manifestations.

Parmi elles, entre autres, les ordonnances réformant le Code du travail ou la réforme de la SNCF. Cette dernière a donné lieu depuis avril à une série de grèves qui se poursuivent vendredi et pourraient continuer jusqu'à la rentrée, selon la CGT.

Les craintes portent aussi sur le statut des fonctionnaires, le prélèvement à la source ou encore le système des retraites, qu'Emmanuel Macron a promis de réformer.

- "C'est déjà un succès" -

Pour Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière, le fait que les principales organisations syndicales et patronales se réunissent est "un acte majeur". "En soi, c'est déjà un succès", s'est-il félicité, insistant sur le caractère "exceptionnel" de cette réunion des huit.

"C'est une très bonne idée, en tout cas ce que la CGT revendique depuis des mois", a de son côté réagi Philippe Martinez sur Radio Classique. Mais le secrétaire général de la CGT est mesuré quant à l'issue de la rencontre: "On verra sur quoi ça débouche".

Car les yeux sont braqués sur le Medef et son nouveau président, élu mardi: Geoffroy Roux de Bézieux. Il n'est "pas présenté comme quelqu'un qui adore les syndicats et le dialogue social", a commenté M. Martinez. "Je ne suis pas sûr que le Medef soit pour qu'il y ait plus de négociation", a-t-il ajouté.

Mardi, le "patron des patrons" s'était montré prudemment ouvert à un agenda économique et social avec les syndicats, qui permettrait de "partager" les points de vue sur "les mutations qui sont en cours". Il s'agira alors de "déduire peut-être pas des diagnostics communs mais quelques points en commun", a-t-il proposé.

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, avait listé lors du congrès de son syndicat en juin une série de thèmes qui pouvaient faire l'objet de négociations entre le patronat et les syndicats, dans le cadre d'un agenda social indépendant de celui de l'exécutif. Il avait évoqué le travail (conditions, rémunérations...) ou les discriminations.

Il avait alors également réclamé, comme Pascal Pavageau, que le gouvernement organise un rendez-vous social avec les partenaires sociaux en septembre, afin de "repartir sur de nouvelles bases". Pour l'instant, ni Emmanuel Macron ni Édouard Philippe n'ont donné suite à cette demande.

"Il faut que très rapidement l'exécutif nous réunisse et ait un échange avec nous sur l'objet de ses réformes, le calendrier et les grands enjeux à venir", a insisté M. Pavageau vendredi.

Parallèlement, les cinq confédérations syndicales, traditionnellement divisées, se sont vues mercredi dernier afin de réfléchir à d'éventuelles actions communes. Rien n'a filtré de cette rencontre "afin de ne pas polluer les choses", a expliqué M. Pavageau.

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