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Roland-Garros: Zéro pointé pour les Bleus comme en 2007, tout sauf une surprise

Aucun Français au rendez-vous des huitièmes de finale à Roland-Garros dans le tableau messieurs, ce n'était plus arrivé depuis 2007. Mais ce n'est pas une surprise tant la campagne sur terre battue des Bleus a été maussade.

De quinze sur la ligne de départ il y a une semaine, ils étaient encore cinq engagés au troisième tour, le N.1 Lucas Pouille, Richard Gasquet, Gaël Monfils, Gilles Simon et Pierre-Hugues Herbert, vendredi et samedi. Mais pendant 48 heures, ils sont tombés les uns après les autres. "Triste", a reconnu Herbert.

"Quand on regarde l'ensemble des résultats de nos joueurs français depuis le début de la saison, on n'a pas brillé sur terre battue, donc on ne peut pas tout d'un coup arriver à Roland-Garros et dire que l'on va gagner le tournoi ou arriver en deuxième semaine", lâche fataliste Thierry Champion, responsable du haut niveau à la Fédération française de tennis.

"Ce n'est pas génial mais c'est notre niveau en ce moment, souligne Champion. C'est un peu le même constat qu'à l'Open d'Australie." A Melbourne, il n'y avait pas un seul Français non plus en huitièmes.

Arrivé Porte d'Auteuil en manque criant de résultats - une seule victoire sur terre battue pour trois défaites d'entrée - malgré une préparation rallongée, Pouille a fait illusion pendant deux tours. Mais il a été impuissant face à la première sérieuse menace de sa quinzaine, le jeune Russe Karen Khachanov (22 ans), 38e mondial.

"Il m'a probablement manqué quelques victoires supplémentaires, quelques bons matches accrochés qui m'auraient permis d'être mieux ici", a convenu le Nordiste.

Monfils, revenu sur les courts début mai après une blessure au dos, avait débarqué à Paris, lui aussi avec une seule victoire au compteur. "Honnêtement, si je gagne un match, je serai très content", avait-il lâché avant Roland-Garros.

Le Parisien de 31 ans a finalement franchi deux tours dans son tournoi fétiche, avant de se procurer quatre balles de match face à David Goffin. Mais l'imperturbable belge (9e) a fini par le faire craquer en cinq sets. Plutôt une bonne surprise.

Au milieu des nuages qui s'accumulaient dans le ciel français tout au long des sept semaines de préparation sur ocre, assombri encore par le forfait de Jo-Wilfried Tsonga, genou opéré encore convalescent, Gasquet et Simon sont les deux seuls qui avaient tiré, un peu, leur épingle du jeu.

Le premier avec un quart de finale au Masters 1000 de Monte-Carlo dans la foulée d'une demi-finale à Marrakech mi-mai, le second avec une finale à Lyon juste avant Roland-Garros.

Malheureusement, ils n'ont pas eu de chance au tirage, surtout Gasquet, opposé à Nadal dans son antre. Simon est lui tombé sur le Japonais Kei Nishikori, trop solide.

Pierre-Hugues Herbert n'a pas à rougir de ce troisième tour : l'Alsacien, qui a rendu les armes face au géant américain John Isner (2,08 m), signe même son meilleur résultat à Paris.

- A quand la relève? -

Au-delà des cas personnels, ce mauvais résultat d'ensemble réveille la question lancinante de la relève du tennis français. En 2007, aucun Français non plus n'avait atteint la deuxième semaine mais la génération des Gasquet et consorts ne faisaient que pointer le bout de son nez. Un mois plus tard, le Biterrois se hissait jusqu'en demi-finales de Wimbledon.

"Par rapport à l'époque de la génération dorée (Tsonga, Monfils, Gasquet, Simon), on est un peu moins nombreux (...) Mais il y a quand même une relève", veut croire Herbert, en citant Pouille, Moutet ou encore Calvin Hemery (130e) et Quentin Halys (135e).

On a bien aperçu le jeune Corentin Moutet, 141e mondial à 19 ans, vainqueur de son tout premier match en Grand Chelem après avoir bénéficié d'une invitation des organisateurs.

Derrière lui, ça ne bouscule pas. En connaisseur, Rafael Nadal a son idée sur la question: "C'est très difficile de créer un grand champion. Je crois qu'il faut être né un peu avec ça."

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