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Services à la personne: les négociations se débloquent, 5,82% d'augmentation minimum

L'une des organisations patronales du secteur des services à la personne qui menaçait de s'opposer à un paquet de propositions sur les revalorisations salariales a finalement renoncé, ouvrant ainsi la voie à des augmentations d'au moins 5,82%, a-t-on appris jeudi de sources patronales et syndicales.

Les quatre niveaux de salaires de la grille devraient respectivement progresser de 5,85%, 5,82%, 5,99% et 7,06% pour atteindre 10,85 euros de taux horaire brut (Smic actuel), 10,90 euros, 10,97 euros et 11,21 euros.

Les indemnités kilométriques dont bénéficient les salariés du secteur vont elles passer de 22 à 35 centimes.

Le secteur des services à la personne (petite enfance, handicap, seniors, ménage et aides diverses) emploie environ 200.000 personnes en France. Les salariés aux revenus modestes et les femmes y sont très présents. En plein essor, cette branche pèse une quinzaine de milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel.

Les avancées évoquées jeudi ont été rendues possibles par le revirement du Synerpa Domicile (10,47% de la représentativité patronale dans la branche).

"Dans un contexte de forte inflation et de tension sur les prix de l’énergie, le Synerpa Domicile a souhaité revoir sa position en permettant à ces accords de s'appliquer à l'ensemble des salariés du secteur privé", a indiqué à l'AFP Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa.

Initialement, son organisation avait annoncé son intention de faire bloc avec la Fesp (44,20%) pour s'opposer à la proposition de la Fedesap (37,38%), alors que les syndicats représentatifs avaient atteint le seuil nécessaire pour que les accords s'appliquent.

"On se réjouit que le Synerpa Domicile ne s'oppose pas et que ce texte puisse voir le jour", a réagi Julien Jourdan, directeur général de la Fedesap, tandis que la CFDT a "salué cette décision" dans un communiqué.

Ces deux organisations patronales "font peser une mise en péril sur l'ensemble du secteur", déplore pour sa part dans un communiqué la Fesp, ajoutant que ces augmentations pourraient "ne pas être supportées par un grand nombre d'opérateurs dans la branche".

"Dans les territoires, et plus particulièrement les territoires ruraux, une telle augmentation du seuil minimum des indemnités kilométriques ramenée au volume total de kilomètres réalisés par leurs salariés" aura un impact financier, assure la Fesp.

Compte-tenu des délais administratifs d'extension, ces accords pourraient entrer en vigueur en septembre.

"Vu que le Smic risque d'augmenter encore d'ici la fin de l'année, les prochaines négociations seront moins difficiles", apprécie Stéphanie Eymeric (FO).

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