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Slovaquie: le président libéral sortant veut fonder un parti politique

(Belga) Le président libéral sortant slovaque Andrej Kiska a annoncé mercredi qu'il avait l'intention de fonder un nouveau parti politique une fois son mandat achevé en juin, au grand dam du gouvernement populiste de ce pays membre de la zone euro.

Cette décision intervient peu après l'élection à la magistrature suprême de l'avocate libérale Zuzana Caputova, première femme à ce poste dans l'histoire de la Slovaquie, très critique elle aussi à l'égard du cabinet. La nouvelle présidente prêtera serment le 15 juin. "Nous avons gagné ces élections", a déclaré M. Kiska dans une vidéo postée mercredi sur Facebook, en évoquant la victoire de Mme Caputova à qui il avait apporté son appui. Le 30 mars, Mme Caputova a remporté le second tour du scrutin avec les 58,4% des voix, face à son rival Maros Sefcovic (41,6%), commissaire européen soutenu par le parti de gauche au pouvoir Smer-SD. "Nous devons également gagner les législatives. C'est la raison pour laquelle je veux créer un parti", a expliqué M. Kiska, un millionnaire autodidacte qui avait fait fortune aux États-Unis, avant de remporter la présidentielle de 2014. "Je veux unir des gens honnêtes et déterminés, en vue de changer notre pays pour le meilleur", a insisté M. Kiska. Il n'a pas dévoilé davantage de détails sur son projet. Malgré son incontestable popularité, les analystes à Bratislava étaient prudents mercredi quant aux perspectives de la future formation. "Compte tenu d'une volatilité relativement forte des électorats, il est difficile de prévoir l'effet que ce nouveau parti aura sur les préférences électorales", a résumé l'analyste Aneta Vilagi. M. Kiska a été souvent en conflit avec Robert Fico, ex-Premier ministre et chef du parti Smer-SD dont le gouvernement a été mis à mal par l'assassinat du journaliste d'investigation Jan Kuciak et de sa fiancée l'an dernier. Le journaliste s'apprêtait à publier un article sur les liens présumés entre des hommes politiques slovaques et la mafia italienne. L'indignation populaire et des manifestations de rue qui ont suivi l'assassinat ont entraîné la démission de M. Fico en mars 2018. Il reste cependant chef du Smer-SD et allié du Premier ministre actuel, Peter Pellegrini. La plupart des membres de l'ancien gouvernement ont conservé leur poste et M. Fico est souvent perçu comme tirant les ficelles. Victorieux aux législatives de 2016, le Smer-SD reste le parti le plus populaire du pays malgré la chute de sa cote de popularité à environ 20%. (Belga)

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