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Stratégie pauvreté: des expérimentations dans 10 territoires à l'automne

Une dizaine de territoires expérimenteront à l'automne de façon "accélérée" et "renforcée" les mesures de la stratégie de lutte contre la pauvreté, qui doit être dévoilée par Emmanuel Macron début juillet, a annoncé jeudi la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn.

Accompagnement des bénéficiaires de minima sociaux, soutien à la parentalité, prévention des situations de précarité dès la petite enfance: "à l'automne, nous lancerons des expérimentations dans dix territoires pour que la stratégie pauvreté puisse être mise en oeuvre de manière accélérée et renforcée", a déclaré la ministre en clôture d'un séminaire réunissant près de 200 acteurs du social et collectivités territoriales qui ont participé à son élaboration.

Les mesures de cette "stratégie pauvreté", qui a donné lieu à une concertation de décembre à mars, devraient être dévoilées par Emmanuel Macron le 9 juillet devant le Congrès de Versailles, selon le délégué interministériel chargé de ce chantier, Olivier Noblecourt.

Parmi la dizaine de territoires pourraient figurer la Seine-Saint-Denis, le Bas-Rhin, la ville de Nantes, des territoires du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et d'Outre-mer, a-t-il précisé à l'AFP.

Selon Mme Buzyn, ces expérimentations doivent permettre "de développer la culture de la preuve, avec des indicateurs et des évaluations" et d'"harmoniser les pratiques sur les territoires", notamment en matière d'aide sociale à l'enfance ou d'insertion.

Récemment, Emmanuel Macron a regretté qu'"on met(te) un pognon de dingue dans les minima sociaux" et que "les gens pauvres restent pauvres". Lors d'un discours devant le congrès de la Mutualité, à Montpellier, il a pris l'exemple du RSA pour critiquer le système "complexe" de lutte contre la pauvreté, disant vouloir "plus de prévention, d'accompagnement".

"L'accompagnement constitue le complément indispensable à notre système d'aides sociales, c'est la clé de la transformation de notre modèle social", a plaidé jeudi Mme Buzyn. "Avec les départements, nous allons travailler à orienter le plus rapidement possible et de manière personnalisée les personnes, afin de proposer l'accompagnement le plus adapté à leurs besoins".

Selon l'Observatoire départemental de l'action sociale (Odas), "l'insertion ne représente plus que 7% de la dépense consacrée au RSA", soit 670 millions d'euros sur 10,27 milliards en 2017 en France métropolitaine.

Une "cartographie" est en cours de réalisation pour cibler les besoins selon les territoires. "Les territoires les plus pauvres ne sont pas forcément ceux qui sont le moins engagés dans des dispositifs d'insertion", a précisé la ministre à la presse après son intervention.

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