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Suicide de Dinah: sa famille veut la "vérité" et promet de déposer "plusieurs plaintes"

Les proches de Dinah veulent "faire jaillir la vérité" sur le drame vécu par cette lycéenne alsacienne de 14 ans qui s'est suicidée après avoir été victime selon eux de harcèlement scolaire, promettant jeudi de déposer plusieurs plaintes qui viendront compléter l’enquête déjà ouverte par le parquet.

"Plusieurs plaintes vont être déposées dans les prochains jours en complément de l'enquête déjà ouverte" par le parquet de Mulhouse (Haut-Rhin) pour "harcèlement", a promis le président de l'association Hugo! contre le harcèlement scolaire, Hugo Martinez, 22 ans, qui "accompagne" la famille de l'adolescente.

Le nombre et les motifs des plaintes vont être "affinés" dans les jours qui viennent, a ajouté M. Martinez jeudi, journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école.

"Il y aurait plusieurs personnes visées par les plaintes, tant des plaintes ad hominem que contre X", a-t-il précisé.

La famille de l'adolescente, qui a mis fin à ses jours dans la nuit du 4 au 5 octobre, avait indiqué attendre la fin du deuil musulman de 40 jours pour porter plainte.

"Les enquêtes se poursuivent par un certain nombre d'auditions ainsi que par l'exploitation de l'utilisation des réseaux sociaux et du téléphone de la jeune fille", a déclaré à l'AFP la procureure de la République de Mulhouse Edwige Roux-Morizot. Selon le porte-parole de la famille, les deux parents de Dinah ont été entendus par les enquêteurs.

"Aucune hypothèse n'est privilégiée dans l'immédiat sur les causes du suicide de cette jeune fille", a souligné Mme Roux-Morizot. "Malheureusement, il n'y a en général pas une cause unique à ce geste mais des causes multifactorielles".

Les proches de Dinah ont désigné comme avocat Me Laure Boutron-Marmion, du barreau de Paris, pour les représenter, a précisé M. Martinez.

"Le souhait de la famille, c'est véritablement de faire jaillir la vérité, que justice soit faite", pour "la mémoire" de l'adolescente mais aussi "pour qu'il n'y ait plus d'autres" drames semblables, a-t-il poursuivi.

- Nouvelle enquête ouverte -

Les proches de la jeune fille "sortent d'une période de deuil de 40 jours. Il y a maintenant le quotidien qui va revenir. Et le quotidien sans une petite sœur, sans une fille, c'est un quotidien qui est vidé", a encore souligné M. Martinez.

L'adolescente, dernière et seule fille d'une fratrie de trois enfants, scolarisée en classe de seconde, avait été retrouvée par ses parents pendue au domicile familial de Kingersheim, près de Mulhouse, dans la nuit du 4 au 5 octobre.

Lors d'une marche blanche qui avait réuni fin octobre plus d'un millier de personnes à Mulhouse, la mère de Dinah avait mis en cause devant les journalistes plusieurs de ses camarades: selon ses parents, Dinah était victime de harcèlement par des jeunes filles côtoyées au collège et auxquelles elle avait confié son homosexualité.

Les investigations ont été confiées au commissariat de Wittenheim, selon le parquet, qui a également saisi l'office central de lutte contre la haine en ligne.

La procureure de Mulhouse a également annoncé qu'une autre enquête avait été ouverte, suite à "des menaces dont ont été victimes un certain nombre de personnes dans les établissements" ou avait été scolarisée Dinah.

"Il n'est pas admissible que ceux qui fustigent le harcèlement dont aurait pu être victime cette jeune fille, se permettent, eux, de lyncher, de menacer par réseau social, exactement de la même manière et sous couvert d'anonymat, un certain nombre de personnes", a fustigé la magistrate.

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