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Trois cents athlètes venus de 16 pays aux "JO des pompiers"

Désincarcération contre-la-montre, concours de diagnostic d'un parachutiste blessé, traitement d'un accidenté industriel... Le World Rescue Challenge, sorte d'"olympiade des pompiers", confronte dans l'ouest de la France savoir-faire et spécialités des secouristes du monde, autour d'un but universel: sauver.

Le maquillage des blessés est criant de vérité, l'essoufflement des hommes ne laisse aucun doute sur la réalité de l'effort: sur quatre jours et jusqu'à dimanche, quelque 300 pompiers venus de seize pays, répartis en 69 équipes, concourent lors de leurs propres olympiades à La Rochelle.

"Le secours a ses athlètes", clame l'affiche du challenge. Et comme aux "vrais" JO, il y a différentes épreuves, certaines privilégiant plutôt la vitesse, d'autres plus complexes décernant des récompenses individuelles (meilleur technicien, médecin, chef), d'autres collectives.

Ainsi la désincarcération. La première, dite "simple", se déroule au sprint: il faut, en 10 minutes maximum, dégager une victime inconsciente, prisonnière d'un "véhicule instable ou bloqué par un obstacle".

La seconde, dite "complexe", concerne deux victimes à désincarcérer, dans un accident impliquant plusieurs véhicules. Temps imparti: 30 minutes.

"Nous ne gagnerons pas", souffle en souriant James Hazlett, membre du Wanaka Volunteer Fire, une brigade néo-zélandaise. "Il y avait beaucoup de difficultés pour immobiliser les véhicules retournés dans les épreuves de désincarcération, avant de pouvoir prendre en charge les victimes".

Dans la catégorie "secours d'urgence aux personnes", deux pompiers prennent en charge une victime qui a fait une chute de 10 mètres en parachute ascensionnel, avant d'être traînée au sol. Le duo a 9 minutes pour établir un diagnostic, déterminer une stratégie et traiter la victime. Et une minute pour expliquer aux juges ce qu'il a fait et pourquoi.

- Spécialistes et polyvalents -

Dans une autre épreuve, il s'agit de secourir un ouvrier soudeur brûlé aux avant-bras qui, après une chute de trois mètres, atterrit près de barils d'essence. "Et dans chaque scénario, il y a un traumatisme visible, et un autre qu'il faut trouver", glisse le juge-arbitre irlandais, Mark Brennan.

De l'avis général, les Britanniques sont parmi les plus forts. L'an dernier au Cap, en Afrique du Sud, les Gallois de Bridgend avaient enlevé le classement général du secours routier, devant les Espagnols de Valence, même si les pompiers de Miami avaient brillé à la désincarcération "complexe". Et les pompiers de Londres avaient remporté les secours d'urgence aux personnes.

"Ils s'entraînent davantage", explique le lieutenant-colonel Auloy, pompier français qui coordonne les épreuves. Il discerne, quand on l'interroge, quelques différences de culture de secourisme entre les pays.

"Beaucoup de pompiers étrangers sont spécialisés dans le secours routier, les incendies, le sauvetage", détaille l'officier à l'AFP. "Les Français sont plus polyvalents. Ils sont aussi capables de prendre des personnes en charge, ce qui revient plutôt aux +paramedics+ dans le monde anglo-saxon".

Plus largement, "la philosophie opérationnelle française consiste à +déplacer l'hôpital+ jusqu'à la victime via les secours", poursuit Yannick Auloy. "Les Anglo-Saxons, eux, cherchent à ramener la victime le plus vite possible à l'hôpital. Mais de plus en plus, c'est l'état des blessés qui détermine la stratégie".

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