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Un adolescent de 12 ans tué dans une rixe à Paris: "Mais qu'est-ce qu'ils ont dans la tête ?"

Une bagarre entre adolescents à coups de barre de fer, un motif encore inconnu et la mort d'un collégien de 13 ans: cinq mineurs étaient lundi en garde à vue après une énième rixe en Seine-Saint-Denis, près de Paris en France.

"Mais qu'est-ce qu'ils ont dans la tête ? Il faudrait que tout ça s'arrête", plaidait lundi matin une sexagénaire du quartier où l'adolescent a été mortellement blessé.

Dimanche soir, après l'annonce de la mort du collégien, les CRS ont été temporairement déployés pour prévenir toute reprise des hostilités. "On aurait bien aimé qu'ils restent plus longtemps", glisse la riveraine.

Elle affirme avoir vu une partie de la bagarre samedi, d'un immeuble en surplomb, à la lisière entre les communes des Lilas et de Romainville, dans cette proche banlieue parisienne densément peuplée, où les frontières entre les villes se confondent. "Ils se lançaient des bouteilles de verre, s'injuriaient..."

Le collégien est décédé le lendemain à l'hôpital parisien où il avait été transporté. Originaire de la ville voisine de Bagnolet, il se plaignait de douleurs sur tout le corps.

Une autopsie devait être réalisée pour déterminer les causes exactes de son décès. L'affaire a été confiée à la police judiciaire du département.

Au total, cinq mineurs âgés de 14 à 17 ans étaient en garde à vue lundi, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête. Deux d'entre eux se sont rendus à la police dimanche en fin de journée et trois autres ont été interpellés lundi matin.

"Nous n'avons pour l'heure pas identifié le motif de la rixe" impliquant une vingtaine de jeunes armés de bâtons et de barres de fer, a ajouté la source proche de l'enquête. Selon cette dernière, les bandes rivales pourraient être originaires de Bagnolet et de Romainville.

"Echec de la société"


"Ce genre de violences, avec des individus parfois très jeunes, n'est hélas pas nouveau mais reste dramatique", relevait dimanche un policier connaisseur de la Seine-Saint-Denis. "Le pire c'est que ces violences ont souvent des motifs extrêmement futiles", selon lui.

Elève dans le lycée proche de l'endroit où le collégien a été tabassé, un adolescent de 15 ans interrogé par l'AFP soulignait que "parfois il y a des rumeurs selon lesquelles il y aura des gens (d'autres quartiers) qui vont venir se battre, mais il ne s'était rien passé depuis longtemps".

"À l'âge où l'on se cherche", certains "s'affirment en se battant pour obtenir une image forte et faire comme les grands", estime Noam, un lycéen de 16 ans.

Selon le ministère de l'Intérieur, 90 bandes organisées sont répertoriées en France, dont près de la moitié à Paris et dans sa proche banlieue. Entre 2016 et 2017, les événements violents liés à ces bandes ont baissé de 19% à Paris et dans les villes de la petite couronne, relève le ministère.

Une réunion s'est tenue lundi matin à la préfecture de Seine-Saint-Denis. "Il va être demandé à la police de faire un travail d'identification des familles concernées par les violences entre bandes", a rapporté à l'AFP le maire des Lilas Daniel Guiraud.

L'élu PS demande un "plan d'action sur la question des bandes" pour "prendre la mesure du phénomène et qu'on arrête de banaliser ça".

"On ne doit pas mourir à 13 ans", insiste le maire, pour qui un tel événement traduit "l'échec de la société face à des problèmes qu'elle devrait être en mesure de régler".

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