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Un an après, état des lieux des groupes politiques à l'Assemblée

Une majorité secouée par quelques turbulences internes, mais jamais inquiétée, une droite qui se fait entendre mais cherche parfois sa ligne, des Insoumis toujours remuants...: état des lieux des sept groupes politiques à l'Assemblée un an après le grand renouvellement des législatives.

- LREM-MoDem, un tandem sans crise majeure -

Forte d'un total de 360 élus, la majorité LREM-MoDem n'a jamais été inquiétée en un an, même si elle a traversé quelques zones de turbulences internes, lors du texte asile-immigration. Les convictions de chacun s'expriment davantage depuis, et les amendements individuels fleurissent, nourris aussi par les envies de certains de se faire connaître et de monter dans les classements des députés.

Le chef de file LREM Richard Ferrand se défend de tout "caporalisme". Le groupe penche à gauche, dit-on en interne, et il ne connaît "ni chapelles, ni courants" mais des "sensibilités" s'y expriment, selon une députée. Une source parlementaire pronostique que "ça ne va pas aller en s'améliorant, l'équilibre sera de plus en plus complexe".

Le tandem formé avec le MoDem, dont les votes n'ont pas fait défaut, fonctionne. Les députés centristes, Marc Fesneau en tête, font entendre leur voix - et parfois quelques dissonances intérieures - mais souvent retirent leurs amendements. "On est trop gentils", juge un membre. Le président du parti François Bayrou veille et guide encore bien des choix.

- Les deux droites -

- Principale force d'opposition avec ses 102 députés, LR a réussi à éviter l'explosion après le départ d'une dizaine de "constructifs" et a même regagné quelques unités avec des partielles. A la peine pour s'opposer sur certains sujets économiques et sociaux (ils ont voté la réforme SNCF ou les ordonnances travail), le groupe mené par Christian Jacob tente de se positionner comme le défenseur de la ruralité (contre les 80 km/h, diesel, etc) et des retraités (CSG). Dans le sillage de Laurent Wauquiez, il s'oppose frontalement à la majorité sur les sujets régaliens, principalement les questions asile/immigration et terrorisme.

- Le groupe UDI-Agir-Indépendants, composé d'une trentaine de centristes et d'ex-LR, peine à trouver sa place et son identité. Les ex-LR (Agir) votent ainsi davantage avec la majorité que ne le fait l'UDI, dont les membres sont eux-même rarement tous d'accord. Plusieurs centristes songent d'ailleurs à créer un nouveau groupe avec des radicaux de gauche non-inscrits, frustrés de ne pas avoir de visibilité.

- Les trois gauches -

- Avec 17 élus très actifs, la France Insoumise est au front sur tous les textes, souvent avec véhémence et quelques coups d'éclat spectaculaires. Le groupe, conduit par Jean-Luc Mélenchon, est en conflit de plus en plus ouvert avec le président de l'Assemblée François de Rugy.

- Le groupe Nouvelle Gauche, qui a changé de pilote en avril avec l'élection de Valérie Rabault (première femme présidente d'un groupe de plein exercice), pour succéder à Olivier Faure, devenu patron du parti, peine toujours à se faire entendre, mais a retrouvé une unité de vote. Ses 30 élus (et non plus 31 depuis que Delphine Batho a quitté le PS en mai) ont voté unanimement contre les dernières grandes réformes (asile, agriculture, logement, SNCF).

- Moins dans la lumière, le groupe GDR à dominante communiste (16 députés), parvient à faire entendre une voix différente. Ses membres ne veulent pas être seulement dans la "protestation", mais "prendre à pleines mains" des problèmes concrets, selon leur chef de file André Chassaigne.

- Des non-inscrits peu audibles -

- Sur ces 20 députés, il y a les RN (ex-FN), dont Marine Le Pen, qui souffrent terriblement de pas être un groupe politique, ce qui les prive de beaucoup de temps de parole. Après plusieurs mois difficiles, ils se sont quand même fait entendre sur le projet de loi asile-immigration que LR voulait préempter. Dans les autres non-inscrits, les trois nationalistes corses font entendre leur voix principalement… sur les questions liées à la Corse.

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