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Un ancien sous-préfet condamné à 2 ans de prison ferme pour vol de tableau

L'ancien sous-préfet de Brioude (Haute-Loire) Hugues Malecki a été condamné mardi à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay pour avoir détourné une toile appartenant au mobilier national, qu'il avait échangée avec une copie.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet qui avait réclamé deux ans de prison, dont un an assorti du sursis avec mise à l'épreuve.

"Vos agissements en tant que haut fonctionnaire ont porté un préjudice certain à la collectivité et à la démocratie. C'est l'ensemble du personnel de l’État qui se trouve atteint par vos agissements", a expliqué le président, André-Frédéric Delay, pour justifier cette peine de prison ferme.

Le tribunal a également prononcé une interdiction des droits civils, civiques et de famille pendant cinq ans, l'interdiction d'exercer toute fonction publique pendant cinq ans ainsi que trois amendes: 150.000 euros pour le préjudice subi, 10.000 euros pour le préjudice moral et 1.200 euros "pour que le contribuable n'ait pas à supporter les frais de justice".

Hugues Malecki, 51 ans, a gardé le silence tout au long de l'audience. Il était jugé sans avocat après avoir renvoyé son présent conseil quelques jours avant le procès. Sa nouvelle avocate, absente et qui n'avait pas eu le temps d'accéder au dossier, avait demandé le renvoi par le biais d'une consœur du barreau du Puy-en-Velay, refusé par le tribunal. Le procès avait déjà été renvoyé en octobre pour permettre au prévenu de préparer sa défense.

Jugé pour abus de confiance, faux et usage de faux, il est reproché à l'ancien haut-fonctionnaire d'avoir subtilisé une huile sur toile signée de l'artiste russe naturalisée française Nathalie Gontcharoff (1881-1962) lorsqu'il était en poste en Haute-Loire entre 2006 et 2007.

Le tableau, baptisé "Dahlias" et représentant un immense bouquet de fleurs débordant d'un vase, a été acheté à Londres lors d'une vente consacrée à la peinture russe par la maison d'enchères Sotheby's, en mai 2012, pour 103.250 livres (près de 130.000 euros à l'époque). Selon l'enquête de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), M. Malecki avait précédemment vendu la toile pour quelque 10.000 euros à un collectionneur sur internet.

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