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Un chassé-croisé "de l'enfer" sur les routes en France sous une canicule qui étouffe 67 départements

La journée de samedi s'annonce très difficile sur les routes de France, classée "noire" dans le sens des départs, sous une canicule qui étouffe les deux tiers des départements placés en vigilance orange, un record.

Bison Futé prévoit des conditions de circulation "extrêmement difficiles" pour ceux qui partent, et "difficiles" pour ceux qui rentrent. Depuis l'Île-de-France, il était recommandé de partir avant 05H00 pour éviter les bouchons, notamment dans la vallée du Rhône, ainsi qu'entre Poitiers et Bordeaux, ou autour de la Méditerranée, de Narbonne à Marseille.

En début de matinée, les difficultés se concentraient en région parisienne sur l'A10 vers le sud-ouest, et dans la vallée du Rhône entre Lyon et Orange.

"Soyez extrêmement prudents. Pour un voyage en toute sécurité, pensez à la pause toutes les deux heures et hydratez-vous régulièrement", écrivait le ministère de l'Intérieur vendredi.

Les heures les plus chaudes auxquelles il est déconseillé de sortir s'étendent maintenant de 11h00 à 21h00, indique Météo-France.

La vigilance "orange" canicule concerne un nombre record de 67 départements, et les températures resteront brûlantes, avec seule la partie nord-ouest de l'Hexagone épargnée.

La nuit a été "très chaude", avec des températures "plus élevées que la nuit précédente", a écrit Météo-France dans son premier bulletin de la journée. Le thermomètre n'est pas descendu en-dessous de 30,3 degrés à Perpignan, ce qui pourrait être un record pour cette ville. Il a fait 24,3°C à Toulouse, 24,1°C à Lyon, ou encore 23,1°C à Paris.

Météo-France avait ajouté vendredi après-midi la Charente-Maritime aux 66 départements déjà en vigilance orange depuis jeudi, égalant le record du 21 juin 2017 où 67 départements s'étaient retrouvés sur la carte vigilance au même moment.

Les températures maximales samedi atteindront 31 à 34°C dans le Nord-Ouest, là où il fera le moins chaud, mais 34 à 36°C sur le reste de la moitié nord, et 35 à 39°C sur la moitié sud, avec des pointes à 40°C en basse vallée du Rhône.

Ce chiffre exceptionnel, atteint cette semaine pour la première fois de 2018, n'avait pas été dépassé vendredi, avec une température maximale de 39,6°C enregistrée dans le Gard, à Montclus.

La chaleur devrait légèrement baisser dimanche, avant un "deuxième pic" lundi et mardi, mais "on est loin de la canicule de 2003", a ajouté Stéven Testelin. L'été 2003 reste le plus chaud jamais observé depuis 1950, avec une canicule d'une durée exceptionnelle de deux semaines et un mercure dépassant les 40°C dans de nombreuses stations, y compris en Bretagne.

La ministre aux urgences

Ventilateurs, parasols, piscines gonflables, climatiseurs mobiles... Les Français tentent tant bien que mal de se rafraichir.

"Impossible d'emmener mon fils au parc, dans l'appartement c'est la fournaise... On doit complètement repenser les activités pour les petits", a commenté Mathilda Jambin, 32 ans, en tartinant son fils d'écran total près de la piscine de sa résidence toulousaine.

Pour les ventilateurs "les ventes explosent. On a réapprovisionné jeudi notre stock, alors qu'il devait tenir jusqu'à fin août", affirme le gérant d'une enseigne de Strasbourg.

Face à une situation tendue, la ministre de la Santé Agnès Buzyn se montre très présente dans les médias. Samedi matin elle doit se rendre aux urgences pédiatriques de l'hôpital Necker à Paris, et dans l'après-midi faire pour la presse un "point de situation nationale" depuis le centre de crise de son ministère.

Face à certaines critiques, comme celles de Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France, qui a évoqué "une saturation des services des urgences", le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a assuré vendredi qu'il n'y a avait "pas de tension générale dans les services d'urgence".

La canicule commence à inquiéter les agriculteurs. La FNSEA juge la situation "préoccupante" pour ceux touchés par la sécheresse et les restrictions d'eau dans certains départements.

En raison des fortes chaleurs, EDF a réduit la production d'une unité de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) et arrêté deux réacteurs, l'un dans la centrale de Saint-Alban (Isère) et l'autre dans celle du Bugey (Ain). Dans le BTP, les horaires sont aménagés sur certains chantiers.

Bonne nouvelle en revanche pour les amateurs d'astronomie ayant été déçus par l'éclipse de Lune gâchée la semaine dernière par les orages et la pluie. Le ciel sera clair ce week-end pour la 28e édition des "Nuits des étoiles", dont la planète Mars, au plus près de la Terre, sera la vedette.

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