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Un cinéaste blessé à Paris par une balle de défense tirée par la police: "À quelques centimètres, je perdais l'oeil"

Il a couvert plusieurs conflits majeurs mais c'est en plein Paris qu'il a été blessé au visage: le documentariste Florent Marcie a rapporté dimanche avoir été touché par une balle de défense tirée par la police samedi lors de la manifestation des "gilets jaunes". "Je m'en sors bien car à quelques centimètres, je perdais l'oeil", a-t-il déclaré à l'AFP. "On m'a recousu à l'hôpital dans la nuit. Il y a deux petites fractures. Et une bonne plaie qui va jusqu'à l'os mais ça va".

Il y a des dérapages

Ce cinéaste indépendant était en train de filmer les incidents entre les manifestants et la police, à côté du musée d'Orsay, situé non loin de l'Assemblée nationale que les "gilets jaunes" tentaient de rejoindre.

"J'ai vu un manifestant à terre. Il venait d'être touché par un tir dans la tête", raconte-t-il. "Je me suis avancé vers lui en filmant et je me suis pris un tir dans la tête à mon tour".

Pourtant "je n'étais pas dans la foule car elle s'était écartée. Et j'étais identifiable comme quelqu'un qui filmait même si je ne porte pas un brassard presse", relève-t-il. "Je ne vais pas porter plainte. Si j'avais perdu un oeil je l'aurais peut-être fait", indique-t-il.

Florent Marcie pense que la façon dont les lanceurs de balles de défense (LBD) sont utilisés par certains tireurs de la police actuellement "n'est absolument pas justifiée". "Il y a des dérapages", selon lui.


Un habitué des conflits

Florent Marcie, 50 ans, a écumé les théâtres de guerre depuis les années 1990: Bosnie, Afghanistan, Libye, Tchad, Irak, Syrie. Il a notamment collaboré avec l'AFP en Libye au moment de la chute de Kadhafi.

Jusqu'à présent, "je suis toujours passé entre les balles et là je suis blessé, en face du musée d'Orsay! Les musées ne me réussissent pas...", plaisante-t-il.

La controverse autour des lanceurs de balles de défense a été récemment relancée après les blessures de manifestants lors de mobilisations de "gilets jaunes" et de lycéens.

Début décembre, quelque 200 personnalités, dont plusieurs députés de gauche, avaient appelé à interdire "immédiatement" l'usage de ces fusils d'épaule à un coup qui projettent des balles semi-rigides de calibre 40 mm.

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