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Un commando lourdement armé fait évader un détenu devant un tribunal en France: ils sont activement recherchés

Un commando armé a attaqué une escorte pénitentiaire lundi matin devant le palais de justice de Tarascon (Bouches-du-Rhône), permettant à un détenu qui devait être conduit devant un juge d'instruction de s'évader.

Vers 08H30, trois malfaiteurs "lourdement armés" ont fait irruption devant le palais de justice, selon le procureur de la République Patrick Desjardins. Face à eux, trois agents de l'administration pénitentiaire qui escortaient un détenu du centre pénitentiaire de Béziers (Hérault). Les assaillants ont "tiré sur les pneus" du véhicule de l'administration pénitentiaire, sans faire de blessé, et "un agent pénitentiaire a été victime de coups", a précisé la garde des Sceaux Nicole Belloubet dans un communiqué.

Les agents pénitentiaires, partis de Béziers avec le détenu lundi matin, "étaient descendus du véhicule pour sonner à l'entrée du TGI lorsque des hommes armés leur sont tombés dessus", a ajouté auprès de l'AFP Nicolas Burtz, responsable local du syndical FO pénitentiaire. Une fonctionnaire qui refusait de lâcher le détenu a reçu un coup sur la tête, a-t-il poursuivi. Une enquête administrative est en cours pour "déterminer si la classification de l'escorte était suffisante par rapport à la dangerosité du détenu", selon lui.

Les agents, membres du pôle régional d'extraction judiciaire et "spécialement formés" pour ces missions, n'ont pas fait usage de leur arme à feu, a précisé la direction de l'administration pénitentiaire à l'AFP. Les trois hommes et le détenu ont pris la fuite.


 
Un plan de recherches déclenché

"Le mode opératoire est très violent. Cela fait longtemps qu'on n'a pas vu une attaque de fourgon à l'arme automatique. C'est très choquant pour les agents, qui ont eu de très bons réflexes", a-t-on commenté à la direction de l'administration pénitentiaire. Ils ont été pris en charge "immédiatement" par les pompiers, et une cellule psychologique a été mise en place "pour les fonctionnaires de greffe qui ont assisté à la scène", a précisé la garde des Sceaux.

Un "plan de recherches" a été déclenché pour tenter de retrouver le détenu évadé et ses trois complices, impliquant notamment les gendarmes des compagnies voisines. L'enquête a quant à elle été confiée aux policiers spécialisés de la police judiciaire de Marseille. Lundi en fin de matinée, l'arrière du palais de justice, où a eu lieu l'attaque, était bouclé, et de nombreux policiers s'affairaient sur les lieux, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon Karim Terki, représentant CGT pénitentiaire, "ce détenu avait déjà tenté de s'évader lors d'une précédente incarcération. L'administration est bien naïve, il a fait le gentil pendant des mois pour tenter de s'évader de nouveau".


 

La dernière évasion spectaculaire en France remonte à fin décembre

Le détenu qui s'est évadé est âgé de 27 ans. Il était écroué, en détention provisoire, depuis le 26 septembre 2017, "pour vol avec arme, vol aggravé, association de malfaiteurs", a précisé l'administration pénitentiaire. Selon une source proche du dossier, il était poursuivi dans quatre affaires, et était notamment l'auteur de plusieurs vols de voiture avec violence, commis à Aix-en-Provence et Tarascon.

La dernière évasion spectaculaire en France remonte à fin décembre : un détenu a franchi les murs d'enceinte de la prison de Fresnes depuis une cour de promenade, en s'aidant d'un grappin de fortune fait de draps noués à un morceau de bois. Les surveillants ont tiré trois coups de feu depuis les miradors sans l'arrêter. Il est toujours recherché.

En juillet 2018, le braqueur récidiviste Redoine Faïd, s'était enfui par hélicoptère sous le nez de ses gardiens à Réau (Seine-et-Marne), grâce à deux complices, cagoulés, armés de fusils d'assaut et de meuleuses. Il avait été arrêté en octobre.

Enfin, le 4 juin 2014, un important trafiquant de drogue de Seine-Saint-Denis, Ouaihid Ben Faïza, 40 ans, incarcéré à Villepinte depuis 2011, avait été libéré par un commando armé à sa sortie d'une consultation à l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis. Il sera condamné à 8 ans d'emprisonnement en 2016 pour cette évasion.

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