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Un "Festival des idées" pour faire "tomber les murs" à gauche

"Big bang" de Clémentine Autain, "Festival des Idées" ce weekend: après des européennes qui ont rebattu les cartes, les initiatives se multiplient pour "faire tomber les murs" à gauche, même si chacun jouera sa carte aux municipales.

La députée LFI a réuni dimanche à Paris plusieurs centaines de personnes - intellectuels, syndicalistes, militants associatifs et politiques - avec l'espoir de faire émerger "une gauche écologiste populaire".

On pouvait notamment croiser au Cirque Romanès des fidèles de Benoît Hamon, le candidat LFI aux européennes Sergio Coronado ou le leader du NPA Olivier Besancenot.

De vendredi à dimanche, l'ancien chef de file des "frondeurs" socialistes Christian Paul et le journaliste Guillaume Duval convient à leur tour de nombreuses personnalités à la Charité-sur-Loire (Nièvre).

Parmi les invités politiques, l'eurodéputée LFI Manon Aubry, le porte-parole d'EELV Julien Bayou, l'eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), qui participeront à un débat samedi matin sur le thème "Comment sortir le pays du face à face Macron-Le Pen ?".

Simultanément, le député européen Yannick Jadot échangera sur l'Europe dans une autre salle. Une manière sans doute pour celui qui se projette déjà vers 2022 de rester au-dessus de la mêlée et ne pas participer à un énième débat sur l'union de la gauche.

Un temps annoncée, l'ancienne ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem ne pourra finalement être présente, a-t-elle affirmé à l'AFP.

- Des électeurs "orphelins" -

Pour M. Paul, l'enjeu n'est pas, à l'heure où les gauches sont "en confettis", de "refaire la gauche plurielle", mais de "créer un état d'esprit collectif propice à des initiatives communes", avec déjà en ligne de mire la présidentielle.

Dimanche, un "Manifeste" sera adopté, invitant la gauche et les écologistes à se "mettre au travail", et à préparer la feuille de route pour la seconde édition du Festival. Cette dernière pourrait être l'occasion de présenter "les idées forces d'un programme de gauche et des écologistes", en vue de 2022, explique M. Duval.

"Des millions de gens se sentent orphelins, et ne se satisfont pas de ce qu'ils ont vu aux européennes (avec six listes de gauche pour se partager un tiers de l'électorat, NDLR). Ils sont angoissés par l'idée que cela se reproduise en 2022", souligne M. Paul, qui se voit comme un "casque bleu" de la gauche.

Pourquoi l'appel à l'unité fonctionnerait-il mieux aujourd'hui qu'en 2019 ? "Les élections européennes ont rouvert le jeu, sans donner la clé à quiconque", analyse l'ancien secrétaire d’État, dans une allusion à l'affaiblissement de la France insoumise (6,3%). LFI tombée de son piédestal, le PS toujours "en sursis", EELV renforcé mais pas en situation d'absorber "la totalité des forces et des exigences"... la faiblesse de chacun des acteurs doit les conduire à "nouer le dialogue", estime-t-il.

Reste que la perspective des municipales de mars 2020 risque davantage d'exacerber les rivalités que de les éteindre. Europe Écologie Les Verts affichent ainsi de grandes ambitions, espérant gagner "Paris, Nantes, Rennes, Toulouse" et "de nombreuses villes petites et moyennes".

Lundi, M. Jadot se rendra avec Delphine Batho (Génération écologie) et des représentants d'autres partis écolos (Cap 21, MEI, AEI...) à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour donner à voir l'unité de la famille de l'écologie politique, et apporter son soutien à la candidate EELV aux municipales Sabrina Sebaihi. Dans cette ville populaire de la petite couronne, EELV est arrivé en tête avec 20,4% des voix.

Le PS, de son côté, serre les rangs: le 17 juillet, un "pot des éléphants" du PS réunira François Hollande, Bernard Cazeneuve, Olivier Faure, Martine Aubry, Lionel Jospin à la questure du Sénat.

L'ancien ministre de l'Intérieur, qui multiplie les prises de parole et prépare deux livres, apportera son soutien à tous les candidats qui le lui demanderont, a-t-il fait savoir.

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