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Un geste de solidarité a ému Laura, la maman réprimandée par des gardes de Disneyland alors qu'elle allaitait

Réprimandée par des gardes de Disneyland Paris pour avoir allaité sa fille sur un banc, une jeune maman australienne espère aujourd'hui que l'indignation suscitée par cet épisode contribuera à faire évoluer les mentalités.

Disney a présenté ses excuses après que trois agents de sécurité eurent demandé à l'Australienne de 33 ans de se couvrir ou d'aller dans une zone dédiée "mère et enfant" pour nourrir son bébé de deux mois, alors qu'elle était près d'une attraction, samedi dernier.

"J'avais ma fille au sein avec trois personnes autour de moi me réprimandant pour quelque chose que je considère comme une partie complètement naturelle et normale de la vie", a raconté jeudi à l'AFP Laura, qui a souhaité ne donner que son prénom. "Je me suis sentie complètement vulnérable, totalement intimidée et assez effrayée", a-t-elle ajouté.

Cette mère de deux enfants dit avoir répondu aux gardes "assez fermement" qu'elle ne se plierait pas à leurs instructions, mais ces derniers ont insisté. "J'ai demandé quelle était la raison de ce genre de demande et ils ont répondu que c'était pour les autres clients du parc qui sont ici, issus d'autres cultures et religions", a expliqué Laura.

Ce jour-là, Laura a bénéficié de la réaction d'une maman inconnue: "Elle s'est assise et a commencé à nourrir son enfant par solidarité avec moi. J'ai fondu en larmes, j'ai été bouleversée par sa gentillesse".

Disneyland à côté de la plaque, la ministre recadre le parc d'attractions

Après que l'affaire a commencé à circuler sur les médias sociaux mercredi, Disneyland a d'abord réagi en disant que les mères avaient l'usage de salles spéciales "avec du matériel adapté et confortable, comme des sièges spéciaux pour l'allaitement".

La ministre française déléguée à l'Intérieur, Marlène Schiappa, qui milite pour les droits des femmes, a répondu sur Twitter qu'"allaiter un bébé n'(était) pas une infraction". "C'est bien d'avoir des salles dédiées, mais personne ne sait quand et où un bébé aura faim", a-t-elle souligné.

Ce qui a provoqué une autre réponse du parc qui a déclaré "regrette(r) profondément cette situation et présente(r) une fois de plus ses excuses à la mère en question".

"Un mystère déroutant"

La France a l'avant-dernier taux d'allaitement maternel dans les pays riches, un enfant sur trois y est nourri exclusivement au lait maternisé, selon les données de l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance. Mais aucune loi n'y interdit l'allaitement en public.

Laura affirme que le chef de la sécurité lui avait assuré qu'il n'y avait pas de politique visant à restreindre l'allaitement en public, mais la jeune femme reste avec des questions sans réponse. "C'est un mystère très déroutant quant à la raison pour laquelle les agents de sécurité sont venus me voir à l'improviste", a-t-elle ajouté.

Mettre fin à ces méthodes consistant à couvrir de honte les mères

La native d'Alice Springs, qui vit en France avec son mari depuis cinq ans, a déclaré que le problème était "plus grand que Disneyland", que d'autres amies avaient subi des remarques importunes ou des regards mauvais alors qu'elles allaitaient en public. "Je veux inviter à mettre fin à ces méthodes consistant à couvrir de honte les mères et à intervenir lorsque vous voyez des mères se faire harceler", a déclaré Laura.

En juin, à la suite d'informations selon lesquelles une mère avait été giflée à Bordeaux (sud-ouest) pour avoir allaité en public, une députée, Fiona Lazaar, a proposé une loi qui rendrait le fait d'empêcher une mère d'allaiter son enfant passible d'une amende de 1.500 euros. Les vérificateurs (fact-checkers) du journal Libération ont depuis mis en doute le fait que la femme ait été giflée.

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