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Une dernière fois, Abdelkader Merah dit être étranger aux crimes de son frère

Son procès en appel se termine et Abdelkader Merah a dit jeudi, une dernière fois avant que la cour ne se retire pour délibérer, qu'il n'avait "rien à voir" avec les crimes commis par son frère Mohamed en 2012.

L'accusation, qui l'a décrit comme le "mentor" du jihadiste toulousain, a requis la perpétuité contre lui, balayant les doutes de la première cour d'assises qui avait en 2017 condamné Abdelkader Merah à 20 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste mais l'avait acquitté du chef de complicité des crimes de son frère.

"Je voudrais simplement dire que je n'ai rien à voir avec l'action perpétrée par mon frère", a-t-il déclaré à la barre.

Pas un mot de plus, pas un regard en direction des victimes, fidèle à l'impassibilité affichée durant les quatre semaines d'audience devant la cour d'assises d'appel de Paris.

La veille, sa défense a plaidé l'acquittement pour les faits de complicité, fustigeant un dossier "sans preuves" et une accusation minée par le poison de l'émotion nourrissant "une volonté délibérée de rendre la justice au pied du mur de l'exemple".

Au côté du principal accusé, le délinquant toulousain Fettah Malki, condamné en première instance à 14 ans de réclusion criminelle pour avoir fourni un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur à Mohamed Merah, a lui aussi été bref.

"Je voudrais exprimer mes regrets d'avoir donné une arme à Mohamed et avoir une pensée pour les victimes. Pour le reste, je ne suis pas un terroriste", a dit Fettah Malki, qui s'est toujours présenté comme un "commercial" de la cité, ancré dans la délinquance mais totalement étranger à la religion.

L'accusation a requis "entre 15 et 20 ans" de réclusion contre lui pour sa participation à une association de malfaiteurs terroriste (AMT): parce que dans ce quartier des Izards où "tout se sait", il ne pouvait "pas ne pas savoir" que Mohamed Merah était un salafiste radical.

Le jihadiste toulousain, passé sous les radars de l'antiterrorisme, a assassiné en mars 2012 trois militaires, un enseignant et trois enfants juifs, inaugurant une nouvelle vague d'attentats sur le sol français.

L'accusation, qui cherche à obtenir la condamnation d'Abdelkader Merah pour complicité des crimes de son frère, a appelé la cour à répondre par un "châtiment" implacable à "la terreur" désormais associée au nom de Merah.

La cour, uniquement composée de magistrats comme c'est la règle en matière terroriste, s'est retirée peu avant 10H00 pour délibérer. Le verdict est attendu dans la soirée.

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